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Mahévas : radioscopie d'une success story
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Mahévas : radioscopie d'une success story

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Pour accompagner la forte progression de l'activité (+1,5 million d'euros en deux ans pour 5,2 millions de CA), Mahévas, le concepteur et fabricant de moules pour l'industrie du luxe investit, forme, et booste ses positions à l'export.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Le fabricant de moules pour l'injection de matières plastiques est devenu en un peu plus de 30 ans l'une des références dans son secteur d'activité : la parfumerie de luxe, la cosmétique et l'industrie pharmaceutique. Du moule prototype au moule de production (jusqu'à quatre tonnes), l'entreprise familiale de Ploemel, dans le Morbihan, fondée par Gérard Mahévas, a développé un savoir-faire du bureau d'étude au centre d'essai. « Nous pouvons répondre aux moules clé en mains sur le marché français ou à l'export. » Les principaux clients : les grands noms du luxe comme LVMH (Dior), Chanel, L'Oréal, Yves Rocher. Ils font confiance aux établissements Mahévas pour la conception de moules sur mesure. Les parfums Manifesto (Yves Saint-Laurent) ou Puma - pour citer un exemple récent - c'est eux. Depuis 10 ans, les Etablissements Mahévas connaissent un fort développement. De 17 en 2007, l'effectif est passé à 41 salariés aujourd'hui. Le chiffre d'affaires suit la même courbe, il a même bondi de 1,5 million d'euros en deux ans pour atteindre 5,2 millions en 2016. L'association entre Sébastien Mahévas, et Yoann Lemétayer, qui a rejoint l'entreprise il y a quatre ans, est parfaitement rodée.

Clients et fournisseurs ? « Une autre échelle ! »

« Les investissements matériels ont été importants, ces dernières années, et ce avec peu d'aides. On développe notamment les perspectives à l'export », résume Sébastien Mahévas, le fils du fondateur. De 20 %, elles devraient passer l'an prochain à 25, voire 30 %. Les marchés vont du Mexique aux Etats-Unis, en passant par l'Allemagne. « Notre position est très particulière : nos clients comme nos fournisseurs sont considérablement plus gros que nous et le deviennent de plus en plus ! Nos confrères sont d'ailleurs souvent dans la meme configuration, compare son associé, Yoann Lemétayer. Mais on arrive à tirer notre épingle du jeu. »

Chasse aux microns

Dernier investissement en date, un rectifieur cylindrique qui façonne en rond. « Il va chercher les microns nécessaires », poursuit l'ancien acheteur de moules à l'international. Les microns sont une idée fixe, notamment pour l'ajustement parfait des capots. L'investissement dans les derniers équipements va permettre ainsi de porter le nombre d'empreintes réalisées pour L'Oréal de 1.200 à 1.500-1.600. Pour le prototype du moule de la marque Puma, l'entreprise s'était fendue d'un 5,5 T l'outillage 24 empreintes. Le bureau d'étude est l'une des clefs essentielles de ces tours de force à même de concevoir des moules multi-empreintes, bi-injection (pour les rouges à lèvres), rotatifs...

CICE : « On joue le jeu »

« Tout est important. Jusqu'à la finition des pièces d'aspect, réalisée en interne par quatre polisseurs hautement qualifiés. A chaque étape, on joue le jeu. Il faut pour cela profiter des avantages mis en place. Pour le CICE, par exemple. On a embauché. » L'entreprise recherche des fraiseurs, rectifieurs, tourneurs... « Nous avons du mal à pourvoir, réfléchissons à un système de formation interne entre confrères. Les anciens passent beaucoup de temps à expliquer les machines. Il faut trouver des solutions. Les centres de formation sont parfois décalés de nos besoins parce qu'ils forment sur des machines obsolètes... On rêve du système à l'allemande où les centres de formation sont dans l'entreprise, physiquement. »

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