Une nouvelle page va s’ouvrir pour le mouliste Mahevas. À la fin de l’été 2024, l’industriel de Ploemel va mettre le cap sur Brec’h, non loin de là, où sa nouvelle usine est en cours de construction. "Aujourd’hui, sur notre site actuel que nous louons, nous sommes contraints en place. C’est plein", résume Yoann Lemetayer, PDG de la société. Co-associés, Yoann Lemetayer et Vincent Mieuzet, directeur général, ont planché trois ans sur le sujet dont deux années consacrées à la recherche de foncier. Accompagnés par l’intercommunalité locale Aqta, ils ont pu trouver ce terrain au nord de la nationale 165. La nouvelle usine de 4 700 m² prend forme actuellement. Le bâtiment se veut le plus "écoresponsable possible, selon nos moyens, avec la réutilisation de la chaleur des machines via un système de ventilation pilotée." L’accent est mis sur l’isolation phonique et thermique, du photovoltaïque devra être installé dans un second temps, une zone humide est prévue. L’entreprise souhaite mettre l’accent sur la RSE sur ce nouveau site.
Le marché du luxe
Au total, 6 millions d’euros sont consacrés à ce projet pour la société dont le chiffre d’affaires oscille entre 6,2 millions et 6,5 millions d’euros selon les années. L’investissement est important pour la société mais il correspond à des perspectives de forte croissance. "L’entreprise se porte bien, les comptes sont sains. Ce nouvel outil va répondre à nos besoins. Nous devrions porter notre chiffre d’affaires à 7 millions d’euros dès notre première année à Brec’h", précise Yoann Lemetayer. En effet, Mahevas fait partie de la petite dizaine d’entreprises françaises qui travaillent pour l’industrie du luxe comme Dior, Shiseido, L’Oréal… La PME fabrique pour ces géants des moules pour l’injection plastique. Ces moules serviront à concevoir des flacons de parfum, l’habillage des bouteilles ou des crèmes de soin, etc. "Nos clients principaux sont des transformateurs cosmétiques et nous travaillons parfois en direct pour de grands noms."
90 % du chiffre d’affaires de l’entreprise est réalisé en cosmétique, entre l’univers du luxe et le mass market. Les 10 % restants renvoient au domaine médical pour des tubes de médicaments, des pièces médicales comme des poches médicales pour les humains mais aussi pour les animaux. Mahevas est également fortement tourné vers l’international : 45 % de ses ventes se font à l’export. "Le Mexique est notre premier débouché suivi des États-Unis." La PME vend aussi en Europe, plus particulièrement en Allemagne, en Italie, en Pologne et en Espagne. Au total, chaque année, l’entreprise fabrique entre 70 et 80 moules par an. Cette fabrication demande de 12 à 22 semaines car elle réclame de la minutie et de la technicité afin de répondre aux critères d’exigence de ses clients. Mahevas doit aussi fournir des moules qui correspondront aux caractéristiques de la matière plastique qui sera choisie lors de leurs utilisations. "Nous adoptons les codes du luxe dans notre exigence de qualité lors de la conception des moules. C’est la quête du zéro défaut."
Complémentarité avec Euramold
Cette exigence est aussi transposée sur le site d’Euramold (Ille-et-Vilaine) que possède également Mahévas. "Nous avons fait l’acquisition de ce site l’an passé. Il nous permet de gagner en souplesse pour notre production alors que nous sommes à saturation sur le site actuel." Situé à Beaucé, près de Fougères, le site d’Euramold est complémentaire et a ouvert d’autres perspectives. Euramold et sa vingtaine de salariés sont aussi montés en puissance sur la fabrication de moules pour la cosmétique pour atteindre près de 40 % de son activité. Euramold poursuit également son essor sur ses secteurs d’expertise que sont la connectique de précision et l’aéronautique où l’entreprise compte elle aussi "des cliens importants." Chaque année, Euramold fabrique de 20 à 30 moules pour ses clients. "Si le centre d’expertise est basé à Ploemel, les deux structures sont bien différentes. Elles apportent de la flexibilité qui bénéficie à nos clients. Avec Vincent Mieuzet, nous croyons beaucoup aux entreprises agiles."
En cumulé, les deux unités emploient près de 70 personnes et pèsent 9 millions d’euros de chiffre d’affaires. Les deux associés entendent faire grandir l’ensemble "mais de façon progressive." Il y a 10 ans, Mahévas réalisait trois millions d’euros de chiffre d’affaires avec 30 salariés. Aujourd’hui, les effectifs sont de 44 personnes et l’entreprise s’approche des sept millions d’euros de vente. Misant sur l’investissement dans des outils robotisés et la formation, Mahevas a passé de nouveaux paliers. L’usine de Brec’h va ouvrir de nouvelles perspectives de marché dans le futur. "Nous disposons d’une surface foncière qui nous permettra nous agrandir si nous en avons besoin."
