Officiellement actée le 1er juillet 2023 à l’occasion d’une seconde édition du festival maritime Lorient Océans, la naissance de la Lorient Composite Valley ne représente en soi pas une grande surprise. Non pas tant que la création de ce pôle d’excellence formait l’une des promesses de Fabrice Loher lors de son accession à la présidence de Lorient Agglomération en 2020, mais surtout parce que les matériaux composites sur le Pays de Lorient mobilisent déjà environ 700 emplois et une cinquantaine d’entreprises, essentiellement en lien avec le secteur de la course au large.
Pôle d’attractivité
Si sa structuration juridique n’est pas encore déterminée, cette nouvelle entité affirme déjà sa nécessité. "Cet ensemble doit permettre à notre tissu économique d’exister à côté d’importants centres de gravité que l’on peut trouver par exemple à Toulouse avec l’aéronautique", souligne Clémentine Gallet, dirigeante fondatrice de Coriolis Composites, acteur pionnier dans l’industrialisation de la fabrication des matériaux composites. Initier des projets innovants, ouvrir des marchés porteurs au-delà du nautisme et accéder à une notoriété internationale : voilà les principaux objectifs que vise le nouveau pôle d’attractivité, à travers le ciblage, la réservation et l’aménagement d’espaces fonciers disponibles, l’acquisition de matériels de production, ou encore la formation de personnels qualifiés pour les entreprises et porteurs de projets.
Accentuer les synergies
L’initiative mobilise déjà une douzaine d’entreprises, des grands donneurs d’ordres comme Naval Group, des chantiers emblématiques (Multiplast, CDK), des fournisseurs de renom (Coriolis Composites, Avel Robotics, SMM, Lorima), ainsi que d’importantes ressources R & D (laboratoire IRMA, plateau ComposiTIC) concentrées autour du parc technologique de Soye à Ploemeur. "Lorient Composite Valley doit accompagner et développer la filière au service du territoire. Il s’agit concrètement d’assigner à ses acteurs des ambitions communes et une feuille de route claire avec un comité de pilotage dédié", résume le maire de Lorient, Fabrice Loher. Si personne ne conteste la nécessité d’accentuer les synergies, le degré de mutualisation des compétences fait encore débat. "Nous devons surtout nous rassembler à partir des besoins exprimés par nos clients", insiste Luc Talbourdet, dirigeant de Avel Robotics et partie prenante du projet SolidSail piloté par Les Chantiers de l’Atlantique.
Des projets d’implantation
Au-delà du projet Eco Sailing Design initié l’an dernier, le principal enjeu consiste à placer la transition énergétique au cœur de l’accélération de la filière des composites. Tout en développant un projet de ligne industrielle intégrée baptisé Excel Boat, Lorient Composite Valley entend positionner son savoir-faire sur la conception et la réalisation des réservoirs à hydrogène ainsi que des gréements pour décarboner notamment le transport maritime. En ligne de mire, trois projets d’implantation d’usines sont en cours sur plus de 15 000 m2, dont le lancement d’ici la fin 2024 de Mast Factory, usine de fabrication de mâts de plus de 60 mètres de haut au port du Rohu à Lanester pour un investissement de plus de 15 millions d’euros.
