
Il venait, en décembre, d'investir 8,1 millions d’euros dans l’usine Chemco installée à Huai’an, au nord-est de la Chine. Le groupe vannetais Socomore (65 M€ de CA), spécialiste des produits de traitement de surface pour l’aéronautique, comptait sur cet outil de production pour fabriquer des produits à destination du marché chinois. Il y a peu, plusieurs cas de coronavirus ont été recensés dans cette ville de plus de cinq millions d’habitants, située au nord de Nankin. « L’usine est totalement à l’arrêt aujourd’hui. La production est stoppée », rapporte Frédéric Lescure, PDG de Socomore, joint par téléphone le 6 février.
Salariés confinés, déplacements limités
Les salariés de Socomore en Chine sont confinés et leurs déplacements limités. « Par un mémo interne, j’ai laissé le choix à mes collaborateurs chinois en déplacement de rentrer à Huai’an ou de demeurer où ils se trouvaient », ajoute Frédéric Lescure. Lui-même a annulé sa participation au Singapore Airshow, premier grand salon aéronautique de l’année, qui se tient du 11 au 16 février. Un événement maintenu malgré de nombreuses annulations de participants, notamment américains.
Une catastrophe pour l'industrie mondiale
Si la crise sanitaire dure, « elle pourrait être catastrophique par les ruptures d'approvisionnement qu'elles pourraient générer dans l'industrie mondiale », craint Frédéric Lescure, qui souligne la particularité de Socomore dans ce contexte. L'entreprise vannetaise profite en effet d'une très faible dépendance à l'approvisionnement en Chine.
La reprise, puis la poursuite, de l’activité industrielle sur le site Chemco de Huai’an seront conditionnées par la livraison de matières premières, dont certaines, en containers, « sont bloquées à Wuhan », épicentre de l’épidémie. « Nous pourrons tenir quatre semaines », prévoit le PDG. Au-delà, c’est l’inconnu. Cette même inconnue qui, selon Frédéric Lescure, entretient le climat de « psychose ».