Morbihan
Coronavirus : le transporteur scolaire Linevia gère la baisse d’activité et assure les services essentiels
Morbihan # Transport # Conjoncture

Coronavirus : le transporteur scolaire Linevia gère la baisse d’activité et assure les services essentiels

S'abonner

Les autobus et autocars de Linevia ne sillonnent plus les routes de l’Ouest comme à l’accoutumée. La fermeture des écoles et le confinement ont conduit l’entreprise de transport scolaire morbihannaise à mettre la très grande majorité de ses salariés en chômage partiel. François Herviaux, son dirigeant, témoigne des orientations prises les jours derniers et de son nouveau quotidien.

— Photo : Linevia

« Mardi (17 mars, NDLR) c’était étrange quand nous avons fermé les portes de l’entreprise ! Nous nous sommes dit au revoir, mais nous ne savons pas quand nous allons nous revoir. » François Herviaux est à la tête de Linevia (220 salariés et 10,5 M€ de CA), une entreprise de transports qu’il dirige avec ses frères Christophe et Julien. Basée à Guer dans le Morbihan mais également présente à Malestroit, Rennes (Ille-et-Vilaine) et Savenay (Loire-Atlantique), cette PME familiale effectue du transport scolaire (50 % de son activité), des prestations de voyages et d’excursions (30 % du CA) et du transport urbain (30 %).

La fermeture des écoles et le confinement ont mis un coup d’arrêt aux activités de l’entreprise. Seules perdurent aujourd’hui des liaisons urbaines à Rennes, Ploërmel et Guer qui « sont allégées ainsi qu’un service de transport pour des enfants de soignants dans l’agglomération de Redon », détaille François Herviaux.

Chômage partiel quasi généralisé

« Les 16 et 17 mars, nos conducteurs ont effectué leurs dernières tournées de ramassage scolaire conformément aux directives de la préfecture de Région. Cela a permis de s’assurer qu’aucun enfant de soignant ne reste sans moyen de transport. » Ces derniers tours d’autocars effectués, les 200 véhicules de la société ont rejoint leurs parcs de stationnement.

Les dirigeants de Linevia ont opté pour le chômage partiel pour leurs équipes, soit plus de 200 salariés. « Seuls 8 à 10 conducteurs interviennent à Rennes, Guer, Ploërmel et Redon. Ils sont encadrés par deux managers qui assurent notamment la distribution de gel hydroalcoolique aux conducteurs. » Autre décision prise : celle de privatiser les véhicules quand auparavant les conducteurs se succédaient au volant des véhicules. À cela s’ajoutent des consignes de nettoyage très précises des autocars ou autobus ainsi que des montées par l’arrière et des distances à respecter entre les passagers et les conducteurs.

« Nous devons nous occuper de nos salariés »

« La gestion de la crise à l’instant T a été rendue possible car nous pouvons nous appuyer sur un service des ressources humaines très structuré en interne. La couverture par l’État à 100 % des versements des entreprises, dans notre cas, est un encouragement pour prendre les mesures de distanciation et rebondir. »

Cette étape administrative effectuée, les trois frères Herviaux ont décidé de se tourner encore plus vers leurs salariés. « Nous devons nous occuper d’eux, prendre des nouvelles, savoir comment ils vont, garder le lien. Le mail et le téléphone permettent cela. » Très engagés en matière de RSE, notamment avec l’insertion de travailleurs en situation de handicap, ces dirigeants entendent garder un contact avec leurs équipes. « Nous devons être en veille pour pouvoir redémarrer au plus vite quand cela sera possible et en toute sécurité. » En attendant, ils jettent un œil sur leurs tableaux de bord. « Nous avons des clients avec qui nous partageons la même transparence. »

Pour l’entreprise, les charges liées au remboursement des 10 à 12 nouveaux autocars devront être assurées comme les loyers des bâtiments. « Le plus gros de notre chiffre d’affaires est réalisé entre avril, mai et juin. C’est donc demain. » Vigilants mais résolument optimistes, François, Christophe et Julien Herviaux entendent mettre à profit cette période pour travailler leur communication et prendre du recul pour élaborer les nouveaux projets de Linevia.

Morbihan # Transport # Conjoncture