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Comment Coriolis Composites a franchi tous les sas de l’innovation
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Comment Coriolis Composites a franchi tous les sas de l’innovation

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Lancée en ciblant des prix du ministère de la Recherche, développée en visant très tôt plusieurs secteurs d'activité, Coriolis a mis 11 ans pour voir ses solutions robotiques dans le drapage de cellules composites intégrer les process du géant Airbus. Aujourd'hui, la PME bretonne de 100 salariés compte cinq sites dans le monde et exporte 75  % de son chiffre d'affaires.

— Photo : DR Coriolis Composite

Encouragée dès ses premiers pas par un prix du ministère de la Recherche, en 1999, l’entreprise Coriolis Composites sait s’armer de patience pour franchir tous les sas de l’innovation, que ce soit dans le nautisme comme à ses débuts, l’éolien ou l’aéronautique. Il aura ainsi fallu onze ans pour voir ses solutions aéronautiques en composite s’imposer chez Airbus. Sa spécialité : la conception, la fabrication et la commercialisation de cellules robotisées pour faire du drapage de fibres composites.

Avoir un coup d'avance demande du temps

L’aventure a débuté autour d’une passion – le nautisme – et d’un noyau dur d’ingénieurs convaincus par leur concept innovant : le drapage de composites sur pièces, au sein des sites clients.

« Nous faisions de la R&D à cinq personnes. Il n'y avait pas de clients, pas de pression. Aujourd'hui, on continue de faire du surf, mais on planque les planches quand les clients viennent nous voir », confiait la présidente, Clémentine Gallet, en 2009.

80 % d'ingénieurs et de techniciens

2009 ? C'est l'année où Coriolis enregistre ses premiers bénéfices. La décennie suivante marque l'essor industriel tous azimuts, en soignant la qualité des recrutements  : Coriolis Composites compte aujourd'hui 172 salariés dont 80 % d’ingénieurs et de techniciens, répartis sur cinq sites en Bretagne, en Allemagne, au Danemark, aux États-Unis et au Canada. Le chiffre d’affaires (30 M€ en 2017) est réalisé à 75 % à l’international : « Nous sommes dans un domaine où le time-to-market est très long. Les potentiels de développement sont énormes. Nous en sommes encore aux balbutiements », a témoigné, cet été, la dirigeante lors de la remise de l'Oscar du développement international, à Lanester.

Canada, Russie, Chine…

Devenu l’un des leaders mondiaux du placement de fibres, Coriolis Composites sait que son destin se joue à l’échelle de la planète. La PME a livré cinq machines pour l’encadrement de portes encore récemment et voit son activité progresser de 20 % en moyenne par an, depuis quatre exercices. « Nos équipes du Morbihan partent installer des machines au Canada, en Russie, en Chine, souvent dans des endroits très reculés. »

Clémentine Gallet loue « l’esprit direct, franc, solidaire des Bretons », mais quand sonne l’heure du déploiement mondial, trouver les bons profils s’avère plus compliqué : «  Lorsque nous avons doublé notre chiffre d’affaires en 2014, il a fallu structurer le middle-management et débaucher des cadres issus de grandes métropoles. Pas simple… On y arrive en redoublant d’options au contrat de travail, comme le surf entre 12 h et 14h ! »

Clémentine Gallet, la présidente de Coriolis Composites (2e en partant de la droite au premier plan) — Photo : Xavier Eveillé

Génie industriel-le

Les recrues viennent également du monde du numérique, pour aller plus rapidement à l’intervention. Mais le cœur du réacteur reste l’industriel et la robotique. Un milieu que ne renierait pas la dirigeante de Coriolis Composites, «  tombée dans l’industriel, dans un milieu d’hommes. J’étais la seule fille dans ma classe en IUT Génie mécanique. Et sur le salon du Bourget, il n’y a pas si longtemps, on m’a quand même demandé d’aller servir un café… », se souvient la dirigeante.
Tout récemment Groupe Coriolis vient de franchir une nouvelle étape avec l'annonce de l'acquisition du groupe MF TECH, leader de l'enroulement filamentaire pour composites. Avec cette première opération de croissance externe, Coriolis Group étend son expertise dans la robotique industrielle. Le nouvel ensemble regroupera 172 collaborateurs et réalisera un chiffre d'affaires annuel de près de 30 millions d'euros.

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