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Coriolis Composites élargit son offre pour rebondir
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Coriolis Composites élargit son offre pour rebondir

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Spécialisée dans le développement de machines permettant d’automatiser le placement de fibres, la PME morbihannaise Coriolis Composites a repris un nouvel élan. Avec un mot d’ordre, innover pour mieux se diversifier.

La société Coriolis Composites, présidée par Clémentine Gallet (à droite), continue d’innover pour la fabrication automatisée de pièces composites — Photo : Bertrand Tardiveau

Un cap délicat est en passe d’être franchi par Coriolis Composites. La société industrielle, fondée en 2001 par les ingénieurs Clémentine Gallet, Alexandre Hamlyn et Yvan Hardy se remet progressivement des turbulences rencontrées durant la pandémie de Covid. "Nous avons souffert de la crise du secteur aéronautique, sur lequel nous avions axé notre développement et dont notre activité dépend encore quasi exclusivement", admet Clémentine Gallet. De 2019 à 2020, Coriolis Composites a vu son chiffre d’affaires chuter de plus de 25 millions à 14 millions d’euros, l’obligeant à passer de plus de 170 à 120 salariés.

Implantée à Quéven (Morbihan), initialement tournée vers le secteur du nautisme, l’entreprise a cultivé un savoir-faire dans la conception et la réalisation de machines et logiciels permettant la fabrication de pièces en composites haute performance.

Élan de diversification

En quelques années, les robots de Coriolis Composites ont su convaincre les grands avionneurs en vue de standardiser pour leurs aéronefs la production de structures (ailes, poutres, etc.) plus légères et donc économes en énergie. Ces bijoux d’ingénierie composés de plus de 6 000 pièces électromécaniques ont été livrés en l’espace d’une décade à plus d’une centaine d’exemplaires pour des clients comme Airbus, Dassault, l’américain Boeing ou encore le chinois Comac.

Coriolis Composites a déjà commercialisé une centaine de machines de placement automatisé de fibres — Photo : Bertrand Tardiveau

Une diversification avait été opérée sur de nouveaux marchés, avec par exemple la société lorientaise Avel Robotics, qui travaille notamment à la réalisation de foils pour le milieu de la course au large.

"Nous souhaitons désormais accélérer notre ouverture à de nouvelles opportunités de croissance", reconnaissent les dirigeants, qui viennent de bénéficier du plan France Relance à hauteur de 1,3 million d’euros. De quoi préserver 35 emplois en R & D jusqu’en 2025 et offrir une véritable bouffée d’oxygène pour une entreprise qui concentre plus de 70 brevets afin de protéger ses innovations. Plusieurs projets devraient conforter cette avance technologique.

Deux projets orientés vers l’automobile

Doté d’un budget de 1 million d’euros, le projet Ecoform doit convaincre le secteur automobile avec une méthode de drapage à plat et d’estampage, susceptible de répondre à ses besoins en volume. "Nous travaillons aussi à l’introduction de fibres de lin afin de limiter davantage l’empreinte écologique de leurs véhicules", souligne Alexandre Hamlyn, qui s’est rapproché de constructeurs comme Stellantis et Audi. Towpreg, un second projet également financé à hauteur de 1 million d’euros, vise la fabrication de réservoirs à hydrogène par bobinage aux côtés d’acteurs tels que Plastic Omnium.

Dans le même temps, Coriolis Composites travaille à l’achèvement d’une nouvelle génération de machines, plus performante. Un processus de mise au point fastidieux qui a pris deux ans pour que les pièces produites passent les qualifications exigées dans le secteur aéronautique. "Les premières unités sont en cours de commercialisation", avance Clémentine Gallet, confiante pour l'avenir de son entreprise.

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