Elles ont vendu à elles deux quelques 17.000 box domotiques et plus de 150.000 accessoires, contribuant ainsi à démontrer « la réalité de la convergence des usages dans l'habitat », revendique Olivier Courtade, dirigeant des sociétés sophipolitaines M2M Solution et Myxyty. Deux pionnières de la maison connectée, l'une spécialisée dans le développement de solutions domotiques en marque blanche à destination de clients corporate (2,6 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2016), l'autre orientée grand public (1,3 millions d'euros), qui viennent de fusionner en une même entité - Myxyty - valorisée à 20 millions d'euros. Et ce, afin de mieux séduire les investisseurs et ainsi opérer d'ici à la fin de l'année un tour de table de 10 millions d'euros, dont la première phase devrait se conclure cet été.
Bonne combinaison
« Cela fait dix ans que l'on se prépare à accéder au marché de masse. Aujourd'hui, on y est », sourit le dirigeant, persuadé d'avoir trouvé « la bonne combinaison » pour enfin lever ce « paradoxe de la smart home ». Entendez par là, un secteur au poids potentiel considérable qui peine encore et toujours à décoller, la faute à une technologie souvent jugée trop complexe et dont les bénéfices ne sont compris par le grand public qu'une fois celui-ci équipé. Alors, comment l'inciter à faire le pas ? « Il y a deux ans, nous avons fait le choix stratégique d'entrer dans la maison non plus avec une box dédiée mais par le biais d'objets ayant déjà une fonction première à laquelle vient s'ajouter la brique maison intelligente », explique Olivier Courtade. Ces objets ? Les trois best-sellers du petit électroménager, selon une étude GfK, à savoir l'enceinte, le luminaire Led et la caméra IP.
Alternative aux Gafa
Ainsi sont nées l'enceinte multiroom MyxyPod et son équivalent d'entrée de gamme, l'assistant vocal MyxyVoice, tous deux intégrant un système de reconnaissance vocale connecté au dispositif d'intelligence artificielle IBM Watson. Un partenariat présenté au CES 2017 - récompensé par un "Innovation Award" - qui a « considérablement boosté l'attractivité de la solution auprès des corporates qui voient en notre modèle la possibilité d'accéder, en marque blanche, à la même technologie de maison intelligente proposée par les Gafa tout en restant propriétaires de leur data. » Cette alternative aux géants du Web « ouvre un boulevard à Myxyty », avance son dirigeant. Qui annonce un premier projet concret - en commun avec IBM - portant sur la fabrication d'ici à la fin du premier semestre 2018 de 100.000 pièces MyxyVoice pour le compte d'un « gros retailer européen ».
Chiffre d'affaires décuplé
« À ce jour, nous avons plus d'une quinzaine d'opportunités de business avec des grands comptes dans les secteurs de l'énergie, de la banque et de l'assurance ou encore de la promotion immobilière pour les produits MyxyPod, MyxyVoice et MyxyLamp ». Ce dernier étant la dernière déclinaison domotique développée par l'entreprise sophipolitaine, encore au stade de prototype. Et Olivier Courtade de tabler, « sur la base d'un seul contrat potentiel », sur un chiffre d'affaires décuplé en 2018. C'est dire l'enjeu du tour de table actuellement en cours qui, outre l'industrialisation des produits, devrait permettre à Myxyty de doubler son effectif (24 personnes aujourd'hui), de renforcer, depuis Sophia Antipolis, sa présence en Europe et d'aborder, via l'implantation de joint-ventures, les marchés américains, moyen-orientaux et asiatiques. D'où la piste envisagée d'une introduction boursière pour boucler le financement, si nécessaire.
