Avec la numérisation de la société, les échanges de données se sont démultipliées. Tout comme les besoins en stockage. C'est là qu'interviennent les data centers, ces fermes de serveurs informatiques conçues et gérées par des opérateurs pour le compte d'entreprises tiers. Sur ce marché en devenir, tiré par le phénomène du cloud computing et l'externalisation croissante des données informatiques des entreprises, l'opérateur sophipolitain Euclyde Data Centers confirme sa volonté de s'imposer comme un acteur qui compte.
D'ici à cet été, deux nouveaux sites viendront compléter son offre. Le premier, un site de 850 m² de salles informatiques créé ad hoc, dont la conception et l'aménagement nécessite une enveloppe de 5 millions d'euros. Le second, plus petit (300 m²), est en cours d'acquisition. Tous deux étant situés dans le quart sud-est de la France.
Croissance externe privilégiée
Ces investissements s'inscrivent dans le cadre d'un plan de développement national initié en 2012 qui vise à « densifier et multiplier les points d'accès en région à travers la création d'un réseau de data centers interconnectés, qui viendra à terme lui-même s'interconnecter à d'autres », explique Magdi Houry, son dirigeant.
Pour ce faire, Euclyde souhaite privilégier la croissance externe et a mandaté une société spécialisée « pour défricher le terrain ». Un terrain fragmenté composé d'un côté de mastodontes gérant des projets à plusieurs dizaines de millions d'euros à proximité des capitales et mégalopoles et, de l'autre, des indépendants dont Euclyde se revendique comme l'un des plus importants. Ces derniers constituant autant de cibles potentielles. « Le marché est en voie de concentration. Certains s'essoufflent face à ce business de long terme, qui nécessite des capitaux de départ importants et une trésorerie suffisante pour maintenir les sites », analyse le dirigeant qui entend ainsi mailler le territoire France où il dispose d'une « certaine notoriété ».
Des sites déjà rentables
Quant à l'international, Euclyde l'aborde au gré des opportunités, comme celle qui l'a conduite, en décembre dernier à la demande de deux de ses clients, à ouvrir un espace de 200 m² au Luxembourg. Fondé en 2004, l'opérateur possède à ce jour quatre data centers, deux à Sophia Antipolis (1.500 m² et 800 m²), un à Besançon (300 m²) et au Luxembourg. « Tous nos sites ont atteint leur seuil de rentabilité », assure le dirigeant. L'entreprise, qui emploie 22 personnes, a réalisé un chiffre d'affaires d'environ 2,5 millions d'euros en 2015.
