Après San José en Californie et Dakar au Sénégal, c'est désormais à Londres que se déploie l'éditeur de logiciels sophipolitain ActiveEon. Spécialisée dans les solutions open source capables d'accélérer, d'automatiser et d'orchestrer le traitement des informations récoltées dans le cadre du big data, de l'internet des objets et du cloud computing, la spin off de l'Inria a donc ouvert, le 1er avril, une antenne en Angleterre, poursuivant ainsi sa stratégie de conquête à l'international où elle réalise 60% de son chiffre d'affaires (1,6 millions d'euros en 2016 pour un résultat net de 150 000 euros).
Projets hautement sensibles
Cette implantation vise à se rapprocher de sa clientèle, et plus particulièrement de l'administration britannique - le ministère de l'Intérieur en l'occurrence - qui utilise déjà sa solution dans le cadre hautement sensible de l'attribution des visas de tourisme, de travail, d'immigration et de réfugié politique. « Nous avons été contactés par les responsables du projet fin 2014, raconte son dirigeant Denis Caromel. Ils souhaitaient restructurer un système vétuste et répondre aux nouvelles exigences en matière d'intégration de données à grande échelle, en particulier afin d'y intégrer de nouveaux volets sécurité. Notre solution ProActive, permettant l'intégration et le traitement structuré et automatisé en temps réel de données massives en provenance de multiples sources, a donc été testée ». Et adoptée puisque l'entreprise sophipolitaine vient d'être de nouveau sollicitée pour un projet complémentaire qui vise cette fois-ci à réduire la criminalité. « Il s'agira de synchroniser et d'analyser les données en provenance de 25 sources différentes », détaille le dirigeant.
Domaines d'application variés
Si le marché de la défense et de la sécurité est un secteur privilégié par l'entreprise, elle qui a signé en 2016 avec la Snecma pour participer à l'analyse sur banc de test des moteurs du Rafale, c'est loin d'être le seul. « Nous sommes portés par la transformation digitale des entreprises, quel que soit leur secteur d'activité ». ActiveEon intervient ainsi dans les domaines de la finance (calcul des risques), de la recherche (analyse génomique avec l'Inria de Saclay), de la cosmétique (amélioration de la formulation des produits L'Oréal), des médias (Médiamétrie), de l'industrie... Ce qui lui permet de tabler sur le doublement de ses facturations en 2017. « Le démarrage a été long, la R&D ayant été nécessaire pour maturer le logiciel », concède Denis Caromel qui a fondé ActiveEon en 2007. « La levée de fonds de 800 K? opérée en 2014 a permis d'embaucher des commerciaux et d'amorcer la pompe ». Reste toutefois à mieux pénétrer le marché français et notamment son administration pour laquelle la PME travaille de manière sporadique. « Ce n'est pas assez », juge le dirigeant. C'est bien connu, nul n'est prophète en son pays.
