Les créateurs
C’est à Conlie, au nord du Mans, qu’Anne Lacombe et Sami Garnier ont choisi de développer Loirissime. Un ancrage rural capital selon le duo pour ne pas être perçu comme un projet citadin. Les deux entrepreneurs ont en effet tout des néoruraux en quête de sens dans leur vie professionnelle. « Après une carrière parisienne dans le monde des cosmétiques, j’avais envie d’un retour aux sources », explique Anne Lacombe, charentaise d’origine. Quant à Sami Garnier, après plusieurs années en tant que directeur financier dans le secteur de la parfumerie, il s’installe en Sarthe en 2016. « Je suis locavore, je consomme des produits locaux. Seulement, c’est compliqué en milieu rural. Il y a des producteurs, mais peu de communication », souligne l’entrepreneur. Son idée est alors de mettre en relation producteurs et particuliers. « Mais, la logistique faisait grimper les prix. En revanche, il y avait un trou d’offre vers les professionnels. »
Le concept
L’arrivée d’Anne Lacombe dans le projet abouti à la création de Loirissime en juin 2018. Objectif : mettre en relation à travers un site marchand producteurs locaux, restaurateurs et entreprises de restauration collective. Le frein de la logistique a été levé par un partenariat avec STEF, spécialiste du transport frigorifique. « Des industriels qui se sont mis à la hauteur d’une TPE. Ils assurent la préparation de commandes, les livraisons et nous offrent leur maillage d’entrepôts en Pays de la Loire. »
Loirissime vise en effet un développement régional dans un premier temps. La jeune pousse achève une première phase de test en Sarthe qui lui permet de proposer 180 produits sur son site, récoltés auprès de 25 producteurs locaux et distribués dans une quinzaine d’établissements.
Les perspectives
Pour se rémunérer, Loirissime prélève une commission de 18 % sur les ventes. « Nous restons plus intéressants financièrement qu’un grossiste », appuie Sami Garnier. Les deux entrepreneurs comptent sur le levier de croissance de la Loi alimentation 2022 qui imposera dans la restauration collective 50 % de produits biologiques et 20 % issus de productions locales. « Il n’y a pas de structures pour aider les professionnels à atteindre ces objectifs. Nous sommes en mesure de leur apporter des solutions ». Sous 5 ans, la TPE entend ainsi fédérer 400 clients autour d’un réseau de 150 producteurs des 5 départements ligériens. Des recrutements sont également à l’ordre du jour, à compter d’une embauche par an. Une assistante commerciale ayant déjà rejoint l’entreprise. Anne Lacombe et Sami Garnier projettent également une levée de fonds de 100 000€ d’ici le début 2020.
