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Le groupe Serac se renforce pour continuer son développement à l’international
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Le groupe Serac se renforce pour continuer son développement à l’international

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Début 2023, le fabricant sarthois d’équipements de remplissage et de bouchage Serac a fait l’acquisition de l’entreprise normande Doselec, qui vient enrichir ses compétences en machines de conditionnement pour les pots. Sur un marché mondial qui grandit de 3 à 4 % chaque année, le groupe enregistre une croissance de 8 à 10 %, avec des leviers encore importants dans des pays émergents.

Le groupe Serac fabrique chaque année une centaine de machines de remplissage et d’embouteillage — Photo : Groupe Serac

La reprise récente de Doselec, à Falaise (Calvados), apporte désormais à Serac des compétences supplémentaires dans son expertise en machines et pots préformés. En effet, le groupe de La Ferté-Bernard, qui conçoit et fabrique des machines de remplissage et d’embouteillage pour les produits liquides et semi-liquides, avait déjà intégré cette compétence en 2004, en reprenant alors l’entreprise Nova, à Courville-sur-Eure (Eure-et-Loir), qui emploie aujourd’hui une soixantaine de personnes pour un chiffre d’affaires de 13,9 millions d’euros. Lors de son rachat, elle employait 16 personnes et réalisait 6 millions d’euros de chiffre d’affaires. Récemment, le site de Nova a été agrandi et la surface de l’usine a été doublée. "Nous n’avons pourtant pas particulièrement la culture de l’acquisition, affirme Philippe Farrugia, directeur général du groupe Serac. Mais le marché des pots est en pleine croissance et Doselec a un savoir-faire très complémentaire à celui de Nova. De plus, c’est une entreprise qui avait besoin de s’internationaliser, ce qu’elle va pouvoir faire avec nous."

140 millions d’euros de chiffre d’affaires

Doselec (8 M€ de CA, une cinquantaine de salariés), qui assure la conception et la fabrication des doseurs et des machines de conditionnement pour pots préformés, vient donc rejoindre le giron de Serac qui va regarder plus loin hors des frontières. Car le sarthois est résolument tourné vers l’international. Lancée en 1969 par Jean-Jacques Graffin, l’entreprise Sérac est devenue aujourd’hui un groupe de quelque 700 collaborateurs, dont environ la moitié en France, qui réalise plus de 85 % de son activité à l’étranger. "Sur un chiffre d’affaires de 140 millions d’euros, le site de la Ferté-Bernard en réalise 60 millions d’euros, indique Philippe Farrugia, mais peut-être uniquement 10 millions d’euros sur le marché français, puisque nous travaillons ici pour l’ensemble de l’Europe. Chez nous, l’international ne veut pas dire grand-chose, car si nous sommes un équipementier français, il y a très peu de pays du globe où nous ne sommes pas, et notre plus gros client est aux États-Unis !"

Usines au Brésil, aux USA et en Malaisie

Avant la crise sanitaire, le chiffre d’affaires du groupe sarthois avoisinait les 120 millions d’euros, et Serac enregistre une croissance de 8 à 10 % chaque année, sur un marché qui grandit dans le même temps de 3 à 4 %. Le groupe travaille dans le monde entier, et renforce même sa présence à l’étranger. Le groupe sarthois possède aussi une usine aux États-Unis (70 personnes), une au Brésil (110 personnes) et une en Malaisie (70 personnes), avec dans chacun de ces sites industriels un bureau d’études, complémentaires à celui de La Ferté-Bernard, fort d’une quarantaine de collaborateurs.

À La Ferté-Bernard, le bureau d’études compte une quarantaine de collaborateurs — Photo : Groupe Serac

"Les technologies de remplissage et de bouchage sont les mêmes mais il y a souvent des adaptations locales à mettre en œuvre, par rapport aux normes des différents pays. Nous avons aussi des filiales commerciales et de services un peu partout, ajoute Philippe Farrugia, à Dubaï, en Espagne, en Chine, au Japon, au Mexique ou encore en Inde."

Pays émergents

C’est d’ailleurs sa présence en Inde, que Serac a renforcée fin 2022 en inaugurant un nouveau bureau, à Pune, capable d’accueillir une équipe d’environ 15 personnes. Le pays est en plein essor et la demande y est forte, et la volonté est d’y doubler les services après-vente dans les trois ans. "L’un de nos leviers de croissance, indique Philippe Farrugia, ce sont les pays émergents, comme l’Inde ou certains pays d’Afrique comme l’Égypte ou l’Angola. Lorsque le pouvoir d’achat augmente dans un pays, les gens consomment plus et les besoins de conditionnement augmentent. À l’inverse, notre croissance est moins forte en Amérique du Nord et en Europe." Devant ces considérations, et face aussi aux éventuels soubresauts géopolitiques ici ou là, l’une des forces du groupe Serac est donc d’être présent partout dans le monde, mais également d’avoir diversifié ses marchés. Il fabrique en effet des machines à la fois pour le lait et tous types de liquides, les sauces, les huiles, les peintures ou encore les shampoings et produits de beauté. Ces machines permettent le remplissage dans différents contenants, bouteilles, pots ou bombes, pour la crème chantilly par exemple, en plastique, en verre, en aluminium ou même en grès. Il travaille pour de très grands donneurs d’ordre mais aussi pour des entreprises plus petites. "Nous pouvons fabriquer des machines qui remplissent 1 000 litres en une heure et d’autres capables de conditionner 60 000 pots dans le même temps, indique Philippe Farrugia. Actuellement le regain de la consommation à domicile depuis la crise sanitaire a renforcé le marché des huiles alimentaires et des sauces."

Avancées technologiques

C’est donc dans ces domaines que Serac, qui fabrique une centaine de machines par an toutes usines confondues, poursuit son développement, avec également un travail mené sur l’évolution de ses produits : plus de la moitié des machines sont destinées à l’agroalimentaire, majoritairement l’industrie laitière et l’un des enjeux est actuellement le développement de nouvelles techniques de décontamination. "Nous y travaillons depuis longtemps et nous avons toujours été très en avance sur ces sujets, précise Philippe Farrugia, avec par exemple le bombardement d’électrons plutôt que l’usage de produits chimiques, la diminution de consommation de l’eau, l’emprise des machines au sol… " Le groupe mène aussi des réflexions, avec des compétences en interne, sur l’industrie 4.0 et la connexion de ses futures machines, qui permettra de remonter des informations à ses utilisateurs. "À terme, le fabriquant qui proposera des machines qui ne seront pas connectées ou connectables sortira probablement du marché, prédit Philippe Farrugia. Nous anticipons et la clientèle le demande de plus en plus. Mais ce qui est compliqué, c’est de trouver un équilibre économique car ces avancées technologiques ont un coût et il faut pouvoir les valoriser."

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