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La Société Choletaise de Fabrication investit pour enrichir son savoir-faire
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La Société Choletaise de Fabrication investit pour enrichir son savoir-faire

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Entre tradition et modernité, la Société Choletaise de Fabrication crée et fabrique des accessoires textiles de mode et des produits techniques pour des clients français et étranger. La PME d’Andrezé, dans les Mauges, réalise cette année deux investissements pour plus de 750 000 euros dans sa modernisation.

Olivier Verrièle a repris en 2010 la Société Choletaise de Fabrication, qui emploie une cinquantaine de personnes à Andrezé — Photo : Société choletaise de fabrication

Pour automatiser et robotiser certains process et augmenter ses capacités de production pour des marchés techniques, comme les sangles destinées à l’industrie ou les harnais de sécurité, la Société Choletaise de Fabrication a investi récemment 400 000 euros et entre désormais dans la phase opérationnelle. "Cela va aussi nous permettre de diminuer la pénibilité des tâches et d’assurer un meilleur contrôle des défauts, précise Olivier Verrièle, dirigeant de la Société choletaise de fabrication qu’il a reprise en 2010. Parallèlement, nous poursuivons la mise en place du lean management entamée depuis plusieurs années, pour optimiser notre organisation et remettre l’humain au centre de la production."

Une collection renouvelée chaque année

Dans son usine d’Andrezé, l’entreprise de 50 personnes, officiellement née dans les années soixante mais puisant plus anciennement ses origines dans la fabrication des draps de lin, a su conserver un savoir-faire très ancien tout en continuant de se moderniser. Spécialisée dans le tressage, le tissage, le tricotage et la dentelle, elle fabrique à la fois des produits techniques pour l’industrie mais a surtout en dix ans doublé ses activités sur le marché de la mode, qui représente aujourd’hui plus de la moitié de son chiffre d’affaires. Avec environ 600 clients, la PME des Mauges travaille ainsi pour des maroquiniers, la haute couture, le secteur du prêt-à-porter, de la chaussure avec des lacets, de la bijouterie ou encore du linge de maison. "Pour cela, nous avons créé une collection que nous renouvelons chaque année avec tous nos produits, indique Olivier Verrièle, en concevant des univers et des tendances. Depuis 2011, nous sommes aussi présents sur tous les grands salons internationaux de la mode. Nous travaillons avec 80 matières et 2 400 couleurs de fils achetés bruts et teints en France et nous proposons plus d’une centaine de finitions, soit au total plus de 10 000 références." Ces possibilités presque infinies permettent à la PME, qui exporte 35 % de sa production, de compter ainsi parmi ses clients de grands noms de la mode et du luxe, des marques de prêt-à-porter, mais aussi pour les lacets l’entreprise Salomon, l’un de ses plus importants clients. D’autres lacets, très haut de gamme, fournissent une trentaine d’usines de chaussures en Grande-Bretagne, à Northampton, fief des plus grandes marques de chaussures anglaises…

Un savoir-faire enrichi

Labellisée depuis 2012 Entreprise du patrimoine vivant, la Société Choletaise de Fabrication, entretient et enrichit son savoir-faire. Il y a dix, ans, elle a acquis une société de glaçage et son parc de machines, qui permet de donner au tissu un aspect cuir. Elle a aussi repris en 2013 le dernier parc de métiers à tresser de France, celui de Guy Camus Tressage, société de Haute-Loire créée en 1833. "Nous avons rapatrié 1 062 métiers et en utilisons en permanence plus de 400, ajoute Olivier Verrièle, qui nous servent par exemple à la confection de lacets très haut de gamme." Pour proposer un éventail de produits encore plus large dans le secteur de la mode, la Société choletaise de fabrication a également repris en 2016 la collection des dentelles Dessalces, toujours en Haute-Loire, avec 70 métiers dentelles aux fuseaux mécaniques, et recruté une équipe formée pendant un an à la maîtrise de ce savoir-faire.

Cette année, la PME, outre l’automatisation et la robotisation de certains process, engage aussi 350 000 euros, avec le soutien de France Relance à hauteur de 200 000 euros, dans de nouvelles machines, pour permettre certaines productions en grosse quantité. Et pour jouer plus encore la carte du made in France, la PME d’Andrezé, qui affichait un chiffre d’affaires annuel de 3,5 millions d’euros avant la crise et devrait le retrouver rapidement, après une baisse à 2,9 millions d’euros en 2020, a aussi ouvert en début d’année un showroom en plein centre de Paris et se tourne vers le B to C. "Nous travaillons avec d’autres entreprises du patrimoine vivant avec l’idée de marier les savoir-faire et nous avons créé notre propre marque, Made by Bobine, vendue aussi sur un internet dédié, précise Olivier Verrièle. Nous avons fait par exemple une gamme de tabourets en corde avec un artisan d’Angers, nous proposons des bracelets, des lacets de chaussures. L’espace parisien, que nous avons appelé l’atelier du tressage, abrite à la fois notre show-room pour les professionnels, mais aussi un atelier de formation pour le grand public, une mercerie haut de gamme et un lieu de recherche où nous travaillons avec deux écoles."

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