La volaille de Loué se porte bien : la consommation de poulet entier reste bonne même si, sur le segment le plus porteur de la consommation, celui de la découpe, les labels se valorisent moins bien. L'abattoir Cavol (LDC), investit d'ailleurs dans la préparation des cuisses pour augmenter la valorisation de la carcasse. Au niveau de la production, la coopérative des fermiers de Loué (Cafel) qui affiche un taux de remplissage très élevé de ses bâtiments d'élevage en chair, revendique l'installation de 78 éleveurs en 2013 (et une tendance similaire sur 2014), la construction de 52 nouveaux bâtiments d'élevage... La filière oeufs affiche également une grande satisfaction, celle d'avoir passé le cap des 300 millions d'oeufs vendus en un an. Mais le marché français de l'oeuf est saturé ce qui pèse fortement sur les prix. En effet, la mise aux normes est désormais terminée dans la production d'oeufs "standards" (dimensions et aménagements des cages). Les investissements récents aboutissent à une surproduction qui pèse sur tous les segments du marché : il existerait ainsi 6 % de poules de trop en France ce qui incite certains fournisseurs à accepter des baisses de prix tirant tout le marché à la baisse. « Nous envoyons notre excédent en casserie pour qu'il ne pèse pas sur le marché, mais ce n'est pas le cas de tous les opérateurs en standards comme en alternatifs. La filière est mal organisée donc la situation avec des excédents risque de continuer », estime Yves de la Fouchardière, directeur des Fermiers de Loué. La situation du marché a incité les deux partenaires (Cafel et LDC) à restructurer leurs outils : Sacofel (conditionnement des oeufs de Loué) et Sovopa (oeufs standards) ont ainsi donné naissance à Loeuf.
Intégrer la distribution dans la filière
Construite sur la notion de filière, dont son partenariat avec LDC, l'assemblée générale des Fermiers de Loué recevait cette année Georges Plassat, nouveau dg du groupe Carrefour, après avoir accueilli Serge Papin (Systeme U) l'an dernier. « Nous souhaitons depuis toujours faire entrer la distribution dans notre logique de filière. Les animations que les éleveurs font en magasin sont également importantes pour nous car ils découvrent que le métier de distributeur n'est pas si simple », explique le dirigeant de Loué. Il va même un cran plus loin vers le consommateur en annonçant, pour la fin de l'année, l'ouverture du premier restaurant servant exclusivement du poulet de Loué : inventé par Fabrice Raoult (à l'origine de la chaîne à thème "La Pataterie"), le premier PP (poulet/purée) devrait ainsi ouvrir à l'automne à Boulogne-Billancourt. La coopérative étant actionnaire de la Holding à ses côtés.
Poursuite des investissements
La filière maîtrisée par les fermiers a investi l'an passé 5,7 millions d'euros dans les quatre entreprises qu'elle détient en totalité ou en partenariat : Safel (Accouvage), Alifel (usine d'aliments pour animaux), Cavol (abattoir, avec LDC) et Loeuf. Sans oublier les 16,9 millions d'euros consacrés par la Cafel (coopérative des éleveurs) aux six éoliennes inaugurées en fin d'année dernière d'Eoloué. Une petite année au niveau industriel si l'on considère les investissements prévus en 2014, qui devraient dépasser les 6,3 millions d'euros. « Nous démarrons par exemple le renouvellement de notre traitement thermique des farines chez Alifel en passant d'un process discontinu à un traitement en continu. La première ligne est en cours d'installation ce mois de juin, les deux autres arriveront début 2015 », indique Yves de la Fouchardière. Sont également prévus des investissements chez Cavol (1,5 M€), une nouvelle calibreuse chez Loeuf (3,5 M€) ainsi que chez Safel (300 000€).
