Coworking : Pourquoi ça monte en puissance ?
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Coworking : Pourquoi ça monte en puissance ?

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Rompre l'isolement, mutualiser les coûts, s'entraider, bénéficier d'un réseau... Le coworking présente bien des avantages. Ces nouveaux espaces et modes de travail collaboratifs se multiplient en Anjou et dans la Sarthe. Même en milieu rural.

Photo : StockSnap - Pixabay CC0

Né au milieu des années 2.000 dans la Sillicon Valley, le coworking est bien plus qu'un simple partage de locaux professionnels. Ce concept de travail collaboratif séduit les indépendants, les start-upers, mais aussi les entreprises qui sont de plus nombreuses à utiliser ce nouveau mode de travail, notamment pour leurs fonctions commerciales. Le coworking se développe en France comme dans le monde. On recense aujourd'hui plus de 250 de ces lieux de travail collaboratifs dans l'Hegagone. Il s'en créérait un par jour dans le monde. Si Paris, caracole en tête du nombre d'établissements, suivi par Bordeaux et Lyon, tous les territoires s'y sont mis. Le milieu rural est, lui aussi, concerné.

Trois ouvertures à Angers depuis janvier

À Angers, trois nouveaux espaces de coworking ont fait leur apparition depuis le début de l'année. Trois lieuxs qui montrent la diversité de l'offre et de sa cible : Espace Co 49 (7 bureaux) à deux pas de la gare, porté par le cabinet de conseil Capital Homme qui cible plutôt les cadres en télétravail et sociétés en développement ; Gemma Solutions (28 places) lancé par l'entreprise adapté Asar à Saintes-Gemmes-sur-Loire et orienté vers les start-up du e-commerce auxquelles elle propose des services dédiés ; Come & Co (15 places), le dernier arrivant en septembre, qui couple l'espace à une agence de communication et s'adresse plutôt aux start-up ou auto-entrepreneurs des univers du graphisme et du web. Les trois quarts des gérants de ces espaces ont un travail ou sont entrepreneurs eux-mêmes, pour beaucoup cela représente un bon investissement. Weforge, créée en 2013 rue Lenepveu en plein centre d'Angers est passé en trois ans d'une surface de 300 m² à 1.200 m². Et les demandes affluent. « C'est en constante progression, explique Simon Gérard, cofondateur de Weforge avec Julien Fournier. Nous recevons entre 10 et 15 demandes par semaine, sur lesquelles cinq correspondent à des projets que nous pourrions réellement accueillir. En général, une ou deux demandes finissent par aboutir. Actuellement, 35 sociétés et plus de 70 personnes sont installées dans nos locaux. » Au Mans aussi, la sauce prend. La Ruche numérique, pilotée par la CCI 72, premier espace de coworking ouvert en Sarthe en 2013, est devenue un lieu structurant pour la filière numérique locale. Adossé à une pépinière d'entreprises, le lieu est destiné à rompre avec le morcellement de la filière numérique locale. Le site, qui compte 15 places, accueille entre 40 et 60 coworkers réguliers, dont des start-up parisiennes. La Tribu a été créée la même année au Mans. Plus généraliste, cet espace privé accueille une vingtaine de coworkers, free-lance, télétravailleurs...

Communauté et réseau

Outre un intérêt financier évident - le tarif mensuel (qui inclut les charges, l'accès à des équipements mutualisés comme un photocopieur, internet, etc) tourne en moyenne autour de 225 euros par mois en province, un chiffre un peu en deçà au Mans et à Angers -, l'espace de coworking est un lieu où on vient échanger, partager et étoffer son réseau. Des évènements y sont organisés afin de favoriser l'émergence d'une communauté. A Weforge, les gérants s'efforcent « de proposer aux "forgerons" un espace animé, du contenu via des ateliers, une mise en réseau et des contacts facilités, à la fois entre eux et avec les entreprises du tissu économique angevin. Près de 150 structures sont passées par Weforge depuis l'ouverture, cela nous permet d'enrichir sans cesse la communauté. » Au Mans, Isabelle Roncin, la gérante de La Tribu, considère qu'elle a la responsabilité « d'animer le lieu et de proposer du collaboratif aux gens qui ne veulent qu'un bureau. » Les Morning Café, qu'elle organise tous les 15 jours, sont l'occasion d'échanges informels entre coworkers autour d'un petit déjeuner. D'une dizaine de personnes au lancement en 2013, ils étaient 50 lors du Morning Café de rentrée. La suite de ces rendez-vous conviviaux est logique : « Des co-workers mènent des projets communs, et développent du chiffre d'affaires en liant leurs compétences. Des entreprises sont même nées ici. » De la valeur créée donc, mais difficilement quantifiable, estime Frédéric Renault, responsable de la Ruche numérique. « On sait qu'il y a un impact, avec des synergies qui se développent. Mais, c'est difficile de créer une communauté et ça l'est autant de la maintenir. On a à faire à une population protéiforme, des gens très libres qui ne viennent pas chercher seulement une table, une chaise et une connexion internet. Il faut créer des événements pour maintenir le lien entre coworkers, sinon ça s'essouffle. »

Les plus petits territoires prennent le train en marche

Le concept est en train de se dupliquer jusqu'en milieu rural. À Asnières-sur-Vègre, "Réseau Vill@ge Factory" est le premier lieu du genre dans le sud-Sarthe. Cet espace associatif dédié aux nouvelles technologies, qui peut accueillir 25 personnes, a ouvert ses portes fin 2015 dans ce village de 400 habitants. Ses gérantes ciblent les porteurs de projet/entrepreneurs locaux qui souhaitent rompre leur isolement et se créer un réseau et des citadins qui peuvent venir plus ponctuellement lors d'un week-end prolongé et peuvent ainsi disposer d'un espace de travail à la campagne. À l'est d'Angers, la communauté de communes de Beaufort-en-Anjou vient également de faire le pari du coworking avec l'ouverture d'un espace collaboratif de 50 m² à Mazé (5.000 âmes).

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