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Brothier injecte 5 millions dans son usine de pansements
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Brothier injecte 5 millions dans son usine de pansements

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Ses pansements et compresses alimentent les armoires des pharmacies et des blocs opératoires. Les Laboratoires Brothier ont débloqué 5 M€ pour moderniser leur usine de Fontevraud-l’Abbaye. Après avoir déjà investi en 2016 pour doubler sa capacité de production.

— Photo : Brothier

C’est le dernier d’une longue série d’investissements à Fontevraud-l’Abbaye. Le précédent, un projet de 10 millions d’euros pour doubler ses capacités de production, datait de 2016. Cette année, les Laboratoires Brothier ont débloqué une enveloppe de 5 millions d’euros pour moderniser à nouveau leur usine de pansements.
Une usine qui s’étend désormais sur un hectare de bâtiments. La PME familiale basée à Nanterre (92) réalise 100 % de sa production et R & D sur son site angevin qui emploie 70 de ses 150 salariés.

Du petit bobo à la blessure de guerre

Ses pansements, compresses et tampons (ou mèches) soignent aussi bien les petits bobos du quotidien - un enfant qui saigne du nez, une cuisinière qui se coupe en épluchant des légumes, etc. - que les grands brûlés et autres patients opérés à l’hôpital. « Au moment des attentats du 13 novembre 2015, par exemple, les laboratoires Brothier ont fourni en urgence plusieurs hôpitaux parisiens en manque de pansements », raconte Hervé Richard directeur de la communication médicale. L’armée française utilise également ses produits.

La PME s’étend peu à peu à l’export (moins de 10 % de son CA), des USA au Japon, mais continue surtout son expansion dans l’Hexagone. « La consommation de pansements augmente ces dernières années en France », observe Christian Girardière, président des Laboratoires Brothier. Ce phénomène s’explique en partie « par le vieillissement de la population », prolonge Hervé Richard. Une population exigeant plus de soins. En médecine de ville, il faut notamment traiter des « plaies chroniques », des ulcères de jambe aux escarres.

Photo : Florent Godard

Face à ses concurrents, Les laboratoires Brothier se démarquent par leurs gammes destinées à stopper plus rapidement le saignement et accélérer la cicatrisation. Leur produit phare ? Le pansement à base « d’alginate de calcium », une solution aux propriétés hémostatiques (arrêt de l’hémorragie). « On stimule les cellules de cicatrisation grâce aux ions calcium du pansement, qui vont être libérés dans la plaie au moment de l’application », détaille Hervé Richard. Un argument qui séduit notamment les hôpitaux, de la chirurgie digestive à la chirurgie plastique.

L’investissement 2019 concerne la première étape de production (300 m² d’extension et des dépenses d’équipement). Brothier a ainsi décidé d’installer trois cuves massives de 5 000 litres en salle blanche, pour augmenter les volumes de son composant de base : un mélange d’eau stérilisée, « ultra-pure » et d’une matière première obtenue à partir d’algues brunes. Le composant à l’origine des vertus cicatrisantes. Ces cuves massives intègrent un système de nettoyage automatique plus performant pour réduire davantage encore les risques de contamination par bactéries. L’unité sera opérationnelle en 2020.

Recrutements en cours

À Fontevraud-l’Abbaye, la PME familiale a recruté une dizaine de personnes ces deux dernières années, principalement des ingénieurs. « Et nous continuons d’embaucher », indique son dirigeant. Car côté chiffre d’affaires, la progression se poursuit. Après avoir bondi de 30 M€ au début des années 2010 à 40 M€ en 2018, « le chiffre d’affaires devrait atteindre 42 M€ cette année », évalue Christian Girardière.
Les Laboratoires Brothier commercialisent la marque Coalgan, vendues aux pharmacies grand public et hôpitaux, ainsi que la marque Algostéril, distribuée uniquement aux professionnels de santé. L’usine angevine fabrique plus de trois millions de boîtes de compresses et de mèches chaque année.

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