Entreprise cimentière familiale bicentenaire – créée par Joseph Vicat à Vif, en Isère, en 1853 – Vicat a doublé sa capacité de production en dix ans, à 30 millions tonnes produites chaque année pour un chiffre d'affaires de 2,4 milliards d’euros. La raison de cet envol, quand d’autres acteurs du secteur ont plongé depuis ? « Nous avons su à la fois investir dans nos implantations existantes et sur deux nouveaux marchés porteurs : l’Inde et le Kazakhstan où nous avons construit des cimenteries nouvelle génération », décrit Guy Sidos, son PDG, depuis le siège R&D du groupe à L’Isle-d’Abeau (Isère).
Là, sur les hauteurs de la ville, près d’une centaine de chercheurs ont pour mission de vérifier la qualité de la production qui sort des 18 sites du groupe, répartis dans 11 pays. « Mais aussi d’inventer les bétons de demain », insiste le dirigeant. Et d’imaginer ce matériau sous toutes ses (nouvelles) formes possibles : mélangé à du chanvre, drainant et perméable, translucide ou encore allégé… Le béton ici est roi. « C’est un matériau tendance, désormais prisé des designers, des architectes. Les usages se multiplient », se réjouit Guy Sidos.
Béton fibré à hautes performances
Vicat est sur plusieurs fronts d’innovation à la fois. Côté travaux publics, le groupe a su imposer son béton fibré à hautes performances, grâce auquel l’ajout de couches d’étanchéité et de roulement est désormais inutile. « Ce qui permet d’alléger de moitié le poids de certaines constructions », précise Laury Barnes Davin, directrice R&D du groupe. Dont les équipes travaillent également à un béton « connecté » par wifi et à tout smartphone équipé de la fonction NFC (Near Field Communication). Le groupe développe par ailleurs de nouveaux coffrages composés d’une mousse cimentaire, qui remplaceraient – une fois la technologie éprouvée et validée – les actuels coffrages en polystyrène.
Autre segment de croissance pour Vicat : la thermique du bâtiment. Et l’optimisation énergétique avec des bétons plus performants, mieux adaptés à l’environnement réglementaire et ce alors que le groupe a noué un partenariat de recherche avec l’Institut National d’Energie Solaire.
Les Etats-Unis comme levier de croissance
Certaines de ces innovations répondent à des « besoins sur des marchés de niche » mais la plupart offrent des « opportunités de croissance sur des marchés porteurs », assure Guy Sidos. Le groupe table ainsi sur une croissance globale de son chiffre d’affaire, avec une poussé en particulier sur le marché américain (actuellement 10 % environ du CA) et indien. Vicat va par ailleurs construire cette année un nouveau broyeur au Mali.
