Poma : Une entreprise câblée pour le succès
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Poma : Une entreprise câblée pour le succès

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TRANSPORT PAR CÂBLE. Avec plus de 60 % de ses ventes réalisées à l'étranger, la croissance de l'isérois Poma passe définitivement par l'international. Installé dans 73 pays, le leader du câble mise désormais sur le transport urbain et les projets spéciaux pour grignoter de nouvelles parts de marché à l'étranger.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Il est bien loin le temps où le fondateur Jean Pomagalski développait ses premiers téléskis... Avec un chiffre d'affaires de 283 millions d'euros en 2013, le leader du câble Poma veut renforcer sa présence à l'international. « Nous sommes sur une trajectoire de déploiement dans tous les secteurs et nous souhaitons augmenter notre présence partout, et notamment dans les zones à fort potentiel, c'est-à-dire en Chine, en Amérique latine, en Géorgie », annonce Christian Bouvier, vice-président et directeur commercial de Poma. Le premier axe de développement ? Le transport urbain. Car si la France reste encore sceptique vis-à-vis du déplacement par câble, c'est loin d'être le cas à l'étranger... Après le tramway aérien installé dans le ciel de New York en 2010, Poma continue de placer ses pions grâce à plusieurs commandes d'envergure : construction de deux nouvelles lignes de métro par câble au Brésil pour 2016 (28 M?), remplacement de l'actuel téléphérique de la ville d'Almaty (2 millions d'habitants) au Kazakhstan à compter de l'été 2015... Même chose à Alger où Poma est parti pour installer 52 km de câble, avec une première tranche annoncée d'ici 2016 pour relier la capitale avec la région montagneuse de Tizi Ouzou (1,5 million d'habitants) grâce à une succession de télécabines et d'un téléphérique (50 M?). « Notre leitmotiv n'est pas de faire la promotion du câble à tout prix, mais de le proposer comme une solution complémentaire », précise Christian Bouvier, qui cite en exemple l'arrivée d'ici 2016 à 2018 d'un nouveau MiniMetro à l'aéroport de Miami, un produit déjà installé dans les aéroports de Detroit, de Minneapolis, de Zurich et du Caire.




Le tourisme sous différentes formes

Fournisseur, mais plus seulement... Poma veut aussi démontrer qu'il sait fabriquer « bien plus que des pylônes et des télésièges », grâce à la signature d'un contrat de concession avec l'état péruvien. Courant sur 20 ans, ce contrat de 18M$ rempli en coopération avec une société péruvienne comprend la conception, la réalisation, l'exploitation et la maintenance d'une télécabine pour accéder à la région montagneuse de Kuelap, située à 3.070m d'altitude. Les premières livraisons sont prévues courant 2016. « C'est un scénario que nous aimerions développer ailleurs. Le téléphérique de New York est déjà exploité par une société du groupe Poma, tandis que la navette aéroportuaire du Caire a été conçue puis exploitée par une équipe sur place », rappelle le vice-président. À chaque fois qu'un nouveau projet se présente, le groupe est en effet capable de le traiter sous différents angles : « Nous pouvons par exemple créer un consortium comme au Pérou, ou bien monter une structure locale implantée dans le pays comme Poma Columbia ou encore fonder une entité autonome comme Poma Beijing. L'objectif est d'aboutir, à long terme, à la naissance d'une filiale comme celle des États-Unis, qui possède un degré d'autonomie, et où les matériaux sont en grande partie fabriqués sur place », ajoute M. Bouvier.




Un funiculaire... pour les déchets radioactifs

C'est enfin sur une niche à fort potentiel que Poma fonde de nouveaux espoirs : l'Isérois vient d'obtenir le premier feu vert de l'Agence Nationale pour la Gestion des Déchets Radioactifs pour la conception et la réalisation d'un funiculaire qui transportera les colis de déchets radioactifs du futur centre de stockage Cigéo. L'installation n'aura de funiculaire que le nom, puisqu'il s'agira d'un tunnel de 4.200m de long dans lequel un véhicule tracté par câble assurera le transport de colis jusqu'à 500m de profondeur. Le contrat, signé pour 15 ans (68M?), prévoit la construction d'un démonstrateur d'ici 2021 puis du funiculaire d'ici 2024, sous réserve que les autorisations nécessaires soient délivrées. Une première tranche de 11M? sur trois ans, comprenant la réalisation d'études préalables, a déjà été signée. « Il s'agit d'une démarche qui intéresse de nombreux pays dans le monde, car le problème de stockage des déchets nucléaires se pose à plusieurs endroits », ajoute Christian Bouvier, qui compte déjà sur ce projet pour lui ouvrir de nouvelles portes à l'étranger.

Poma



(Voreppe) Président : Michaël Seeber 900 salariés CA 2013 : 283,4 millions d'euros www.poma.net

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