« Pendant le confinement, les auxiliaires de vie n’ont pas hésité une minute à poursuivre leurs missions auprès des personnes âgées dont elles avaient la charge », rappelle Pascal Dreneri, le PDG de All Services (CA : 600 000 euros ; effectif : 30), société basée à Essey-lès-Nancy, près de Nancy, et opérant dans le maintien à domicile. « J’estime qu’il en va de mon honneur de ne pas hésiter au moment de leur verser une prime. »
Fin mai, quand le gouvernement a annoncé qu’une prime exceptionnelle serait versée aux soignants, beaucoup de salariées de All Services se sont senties concernées : « Et à juste titre d’ailleurs », souligne Pascal Dreneri. « Leur travail a contribué à rendre possible le confinement pour des personnes âgées dépendantes ». Problème : de l’annonce aux salariés à la mention sur le bulletin de paie, la concrétisation a rencontré les méandres de l’administration. « L’initiative a été laissée aux conseils départementaux », précise Pascal Dreneri, qui avait déjà décidé de verser dès le 20 mars 250 euros à la quinzaine de salariés mobilisés pendant le confinement. Le 10 avril, All Services prenait en charge les frais liés au dépistage de ses salariés. « Puis j’ai décidé de compléter sans attendre la prime déjà versée pour atteindre 1 100 euros », explique le PDG. Au total, la société aura versé 15 000 euros de primes, un montant conséquent pour une entreprise réalisant un chiffre d’affaires annuel de 600 000 euros.
Une profession aux salaires faibles
Cet effort a notamment été rendu possible par l’obtention d’un prêt garanti par l'État. « L’État nous a permis de consolider la trésorerie de l’entreprise », analyse le dirigeant de All Services. « Il est normal que ces sommes puissent bénéficier à celles qui étaient en première ligne quand l’épidémie faisait rage. »
Fondateur de la société nancéienne Home Alliance (CA : 2,2 millions d’euros ; effectif : 150), Pascal Dreneri a repris l’agence All Services d’Essey-lès-Nancy en janvier 2019. Jusqu’à présent, Home Alliance n’opérait pas dans le domaine du maintien à domicile, domaine en croissance d’environ 5 % par an dans lequel il est nécessaire d’obtenir un agrément délivré par le conseil départemental pour opérer. « J’ai tenté trois fois de l’obtenir, il m’a été refusé trois fois », détaille Pascal Dreneri. « C’est pour cela que j’ai décidé de saisir l’opportunité de racheter All Services, société qui est déjà agréée. »
En rachetant All Services, Pascal Dreneri a aussi découvert les pratiques du secteur : « Je suis surpris par la décevante politique tarifaire de la profession et ses faibles salaires », lâche le dirigeant, qui doit notamment se positionner par rapport aux tarifs pratiqués par les associations. « Concrètement, nos marges sont très très faibles. Une fois qu’on a payé les gens et acheté des crayons, il ne reste plus rien. »
