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La start-up Debya met sur le marché ses selles de vélo sur mesure
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La start-up Debya met sur le marché ses selles de vélo sur mesure

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Pour remédier aux douleurs postérieures que peuvent éprouver les cyclistes, la start-up Debya (3 salariés) met sur le marché la première selle de vélo sur mesure, imprimée numériquement à partir de l’empreinte de bassin de ses clients. Incubée au Quai Alpha à Épinal, Debya vise 400 ventes la première année.

Thierry Lénat, Julien Mignot et Léo Bouvier, les 3 cofondateurs de la start-up Debya — Photo : Laurent Basse

Faire du vélo fait mal aux fesses. Un constat difficile à contredire, surtout en présence de Léo Bouvier, coureur professionnel pour le team allemand Bike Aid et cofondateur de la start-up Debya. Après 3 ans de développement, la start-up incubée au Quai Alpha à Épinal entend résoudre un problème vieux comme le vélo et lance officiellement son offre de selle de vélo sur mesure, imprimée numériquement à partir de l’empreinte du bassin des cyclistes. "C’est une idée qui me trotte en tête depuis 30 ans", confie Thierry Lénat, cofondateur et ancien dentiste. "Je me disais que si j’étais capable de faire une prothèse de palais, je pouvais créer une selle de vélo parfaitement adaptée à la morphologie de chaque cycliste."

Une selle de vélo sur mesure

Il a fallu quelques années à l’ancien professionnel de santé pour appliquer les recettes du médical aux selles de vélo. "Les technologies d’impressions 3D sont désormais parfaitement adaptées à la fabrication de notre produit". Le principe ? Le client réalise une prise d’empreinte dynamique, c’est-à-dire qu’il pédale installé sur une selle qui contient un gel pour mouler parfaitement la morphologie du cycliste. L’empreinte est ensuite modélisée puis imprimée en 3D dans un polymère à haute densité. Le résultat est une selle parfaitement asymétrique, comme l’est le corps humain dans son immense imperfection, et surtout au confort inégalé.

Exemple d’une selle Debya parfaitement adaptée à la morphologie de son propriétaire — Photo : Debya

Pour en arriver à ce résultat, il faut remonter quelques années en arrière. En 2021, c’est le grand saut. Thierry Lénat se retire de la profession et se consacre entièrement à son projet, avec un premier associé en la personne de Julien Mignot, par ailleurs spécialiste des prothèses dentaires. Des tests en pagaille, "qui coûtent jusqu’à 500 € pièce", précise Thierry Lénat, de la R & D, beaucoup de fabrication assistée par ordinateur et surtout deux brevets plus loin, l'entrepreneur est enfin prêt et s'est associé entre temps avec le cycliste professionnel Léo Bouvier, qui a entendu parler du projet et se joint à l’aventure.

Finalement la société est immatriculée en juillet 2022 avec 30 000 euros de capital. La société bénéficie dans le même temps de 30 000 euros de bourse French Tech par Bpifrance, en plus d’un prêt d’honneur par le Réseau Entreprendre. Aujourd’hui, le produit est prêt, testé et approuvé par l’équipe cycliste de Léo Bouvier et par 70 clients bêtas testeurs de la solution.

Un réseau de professionnels de santé

Le produit final, disponible à partir de mai 2023, est commercialisé à 449 euros. Le système de distribution est aussi atypique que le produit. En effet, plutôt que de solliciter des distributeurs spécialistes du vélo, les fondateurs de Debya s’orientent vers un réseau de professionnels de santé avec une expertise dans le cyclime. "En France, il y a 80 praticiens qui rentrent dans nos critères", précise Thierry Lénat. "C’est un petit réseau avec lequel nous partageons des valeurs communes autour du bien-être apporté au cycliste". Au-delà d’une philosophie commune, qui permet à Debya de transformer sans trop de mal les professionnels prospects en partenaires, l’avantage est aussi économique.

"Là où un distributeur nous parle de marge, un professionnel de santé nous parle de posture sur le vélo, d’ergonomie". Ainsi la trentaine de partenaires engagés pour Debya pour le lancement en mai 2023 bénéficient d’une rémunération fixe de 50 euros pour la prise de mesure dans leurs locaux. "Nous fournissons le matériel de prise d’empreinte, puis nos partenaires nous envoient par courrier la selle que nous modélisons en 3D et que nous fabriquons".

"Notre seul problème, c’est la qualité du produit", ironisent les cofondateurs "potentiellement, notre selle a une durée de vie illimitée, il faudra trouver d’autres débouchées pour continuer de fidéliser nos clients". La start-up a déjà de quoi faire, avec plus de 22 millions de vélos vendus en Europe en 2022, le potentiel de marché est vaste. "Nous avons également des premiers contacts aux États-Unis. Nous visons 1 600 selles d’ici 3 ans et continuerons de grandir en France, en Europe et ailleurs dans le monde", conclut Thierry Lénat, en selle pour une belle aventure entrepreneuriale.

Le Team allemand Bike Aid est déjà équipé avec les selles Debya — Photo : DR

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