Nancy
Genclis veut lever 12 millions d'euros pour un traitement innovant anti-allergies
Nancy # Recherche et développement # Biotech

Genclis veut lever 12 millions d'euros pour un traitement innovant anti-allergies

S'abonner

La biotech Genclis veut faire la démonstration de l’efficacité d’une nouvelle piste de la prévention des allergies. Avec une levée de fonds de 12 millions d’euros, la société nancéienne pourrait aller jusqu’aux essais cliniques de phase 2.

Les 17 millions d’euros levés depuis sa création en 2004 ont permis à la biotech Genclis de développer sa plateforme technologique — Photo : © Genclis

« Nous avons élucidé le mécanisme qui explique comment des protéines banales deviennent des allergènes chez certaines personnes », s’enthousiasme Bernard Bihain, le PDG de Genclis (Genomic Clinical Synergy), qui emploie 22 personnes pour un chiffre d’affaires de 3,4 millions d’euros en 2019. La société de biotechnologies basée à Vandœuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle) a publié cet été un article démontrant ce processus dans la revue Journal of Clinical Investigation.

Concrètement, l’équipe de scientifiques a observé que dans les aliments hautement allergisants comme les arachides, le soja ou encore le sésame, les erreurs de transcription du code génétique ADN s’avéraient beaucoup plus fréquentes que dans d’autres légumineuses. Ces erreurs induiraient chez ces légumineuses la production de protéines spécifiques à l’origine des réponses allergiques chez l’homme et l’animal. Genclis a noté le même phénomène chez les acariens responsables de nombreuses allergies. « La découverte d’une cause commune dans la fabrication des allergènes ouvre de nouvelles voies dans le domaine de la prévention des allergies par la suppression ou la modification de ces déclencheurs », expose Bernard Bihain.

12 millions d’euros à lever

La biotech souhaite développer un nouveau traitement des allergies à partir de cette découverte. « Les traitements actuels sont basés sur l’éviction des allergènes, le traitement des symptômes et la désensibilisation spécifique aux allergènes. Seule cette dernière solution s’attaque aux véritables causes de la maladie. Or la plupart des protocoles de désensibilisation concernent les allergènes environnementaux. Un seul produit est autorisé au États-Unis pour l’allergie à l’arachide », poursuit le dirigeant. Élaborer des solutions thérapeutiques nécessiterait selon Genclis une levée de fonds de 12 millions d’euros. Ce budget permettrait d’atteindre le niveau maturité nécessaire au lancement des essais cliniques de phase 2, autrement dit la démonstration de son efficacité sur des premiers malades. Pour ce faire, Bernard Bihain espère obtenir le soutien de fonds américains.

Vers le marché de la santé animale

La société, accompagnée depuis quinze ans par l’Institut lorrain de participation, n’en est pas à sa première opération financière. Depuis sa création en 2004, elle a levé 17 millions d’euros. Son test de l’allergie à l’arachide a par ailleurs été commercialisé à partir de 2006. « Nous venons de traverser cinq années difficiles mais, malgré des difficultés de trésorerie, nous venons de conclure notre deuxième exercice à l’équilibre », note le PDG. En 2019, Genclis a vendu pour 1,5 million d’euros les droits d’exploitation de sa filiale Galileo Diagnostics au laboratoire biopharmaceutique vétérinaire français Ceva Santé Animale. Genclis cherche parallèlement à se développer sur le marché des traitements de l’allergie du chien, un marché qui pèse 600 millions d’euros dans le monde, indique-t-elle. La mise au point d’un lait infantile préventif de l’allergie dans le cadre d’un contrat industriel avec un important acteur asiatique du marché aurait redonné un peu d’air à la biotech.

Nancy # Recherche et développement # Biotech