Coincés chez eux lors du premier confinement, les trois créateurs de l’agence Pandor Concept, Lucie Denoyelle, Thomas Barbero-Tribout et Guillaume Weislinger, ont été bousculés par l’arrêt brutal de l’activité dans le domaine de l’événementiel. "La limitation des rencontres physiques a touché notre cœur de métier, nous avons été le premier fusible", rappelle Guillaume Weislinger.
Lancée en avril 2019, l’agence événementielle Pandor Concept enregistrait sur les deux premiers mois de l’année 2020 "une bonne montée en puissance", stoppée nette par la crise du Covid-19. C’est donc pour "continuer à exister" et pour se permettre de "parler d’autre chose", que les trois dirigeants de Pandor Concept décident d’éditer un jeu de société, appelé Talaref. Une campagne de financement participatif sur la plateforme Ulule permet de rassembler 11 000 € : "Talaref est un jeu d’ambiance et de culture générale, les règles s’expliquent en deux phrases", souligne Guillaume Weislinger.
"Développer la marque employeur"
Avec ce projet, les trois dirigeants apprennent beaucoup, gagnent en confiance et décident d’aller plus loin en proposant à leurs clients d’utiliser le jeu de société comme un outil. Un premier contrat avec le Département des Vosges achève de convaincre le trio : cette diversification va leur permettre d’accélérer leur développement. "L’équipe du Département des Vosges voulait amener au grand public de l’information sur les sites touristiques et les actions de la collectivité", précise Guillaume Weislinger. Après réflexion, l’équipe de Pandor Concept met au point un jeu de 100 cartes, dont la production doit être lancée début 2022.
"Pour nous, c’est un outil très intéressant. Trop souvent, l’événementiel est perçu comme une valeur d’ajustement pour l’entreprise, affirme le co-dirigeant. Avec un jeu de société, on est sur un investissement qui permet de développer la marque employeur". Si certains clients restent encore totalement hermétiques au jeu de société, l’équipe de Pandor Concept entrevoit des possibilités de développements porteuses : "Tous les métiers peuvent se décliner sous forme de jeu", assure Guillaume Weislinger. Pour ne pas perdre de temps lors de la phase de conception, Pandor Concept s’appuie sur un système d’automatisation du processus de création, qui permet de cadrer le type de jeu ou encore la mécanique recherchée.
L’entreprise, qui a réalisé 50 000 € de chiffre d’affaires lors du dernier exercice, veut maintenant se développer grâce à ses deux activités, et vise les 150 000 € de chiffre d’affaires à la fin de l’exercice 2022. "Si tout se passe comme prévu, nous allons aussi créer trois emplois", souligne Guillaume Weislinger, qui évoque le recrutement d’un community manager et d’un chef de projet dédié à la création des jeux. Pour gagner en lisibilité, toutes les activités en B2C seront portées par une nouvelle structure, Pandor Games. "Après Talaref, nous avons un nouveau projet de jeu, pour lequel nous allons lancer une campagne de financement participatif en avril 2022", dévoile le co-dirigeant de Pandor Concept qui espère vendre entre 10 000 et 15 000 boîtes de Talaref la première année.
