La Brasserie du Bouffay, un fabricant de bières artisanales installé à Carquefou, vient d'investir dans son outil de production 900.000 euros. C'est un peu plus que le chiffre d'affaires annuel de cette entreprise familiale de huit personnes. Cet investissement va permettre à l'entreprise créée en 1998 par un agriculteur nordiste de sécuriser et d'accroître sa production. La SARL automatise son bloc chaud de brasserie, se dote d'une nouvelle cuve d'ébullition, de cuves de fermentation, améliore ses capacités de conditionnement et de stockage, avec la construction d'un bâtiment de 400 m².
20% de croissance
« On était vraiment arrivé à saturation. Parfois on devait même refuser des clients », explique le dirigeant et fils du fondateur Thomas Lesoin qui se prépare d'ores et déjà à réinvesitir dans de nouvelles cuves de fermentation. « On a fait le plus gros morceau. C'est comme si on venait de changer la cuisine et qu'on n'avait plus qu'à acheter de nouveaux plats », résume le Nantais. A l'origine de cette série d'investissements, la bonne forme de la Brasserie du Bouffay, qui porte le nom du lieu-dit de La Chapelle-sur-Erdre où elle a vu le jour. « Depuis notre création, on réalise en moyenne 20% de croissance par an », indique Thomas Lesoin. L'an passé, la brasserie a ainsi écoulé 5.000 hectolitres de bières auprès des bars, de la GMS et d'organisateurs d'événements. Elle en a retiré 894.000 euros de chiffre d'affaires et plus de 100.000 euros de résultat net. Cette année, le chiffre d'affaires de la TPE devrait dépasser pour la première fois la barre du million d'euros, en croissance annuelle de 19%.
« On en a bavé »
Il n'en demeure pas moins que les débuts ont été durs. « On en a bavé pendant des années. On ne se payait quasiment pas ». Ces dernières années, les Français ont, semble-t-il, retrouvé le goût de la bière artisanale. En atteste l'explosion des micro-brasseries. « En 1998, lors de la création de la Brasserie du Bouffay, on ne comptait qu'une trentaine de brasseries artisanales en France. On en dénombre aujourd'hui 850 », indique Thomas Lesoin. Cet engouement pour la bière artisanale n'a pas réglé tous les problèmes de la TPE nantaise. « On a passé notre temps à gérer la croissance. Des boîtes en croissance qui se cassent la figure, ça existe aussi », rappelle le brasseur nantais. L'investissement qui vient d'être réalisé doit justement lui permettre de sécuriser cette croissance.
La Brasserie du Bouffay se donne un peu d'air en investissant 900.000 euros dans ses moyens de production. C'est plus que son chiffre d'affaires.
