Quel est l’engrais qui fait pousser le chiffre d’affaires des entreprises du paysage ? La réponse est à chercher du côté des particuliers qui, attachés à leur chez-soi, expriment de plus en plus leur volonté d’aménager leurs jardins. "Il y a une vraie prise de conscience de la population sur le besoin de vert et de respect de la nature, un mouvement de fond constaté depuis trois à quatre années", observe Alain Martineau. Le président de l’Union des entreprises du paysage (Unep) Pays de la Loire, par ailleurs dirigeant fondateur de la PME de 21 salariés M Paysage, située aux Achards, en Vendée, précise : "Le Covid et les confinements ont accéléré cette tendance."
Un secteur qui embauche…
Laquelle se traduit dans les chiffres. Dans la région, le nombre d’entreprises du paysage est passé de 1 810 en 2018 à 1 880 en 2020. Entre ces deux années, le chiffre d’affaires a crû de 30 millions d’euros, s’établissant à 440 millions d’euros en 2020 pour 410 millions deux ans auparavant. 66 % de l’activité est liée à la création de jardins, 32 % à l’entretien. Les particuliers composant 62 % de la clientèle, "ce sont eux qui ont porté la croissance", note Alain Martineau, la part restante se divisant entre les marchés publics (17 %) et les entreprises privées (21 %).
Dans ce secteur à forte dominante masculine (94 % des dirigeants sont des hommes avec un âge moyen de 42 ans), l’on retrouve essentiellement des TPE, une entreprise employant en moyenne 3,7 salariés.
Leur petite taille n’obère en rien leur besoin d’embauches pour accompagner leur croissance. Les entreprises du paysage de la région, qui comprenaient 8 550 actifs en 2020 (7 250 en 2018) dont 6 900 salariés, ont recruté 1 200 collaborateurs l’an passé. Avec cette particularité que, dans ce secteur, 85,5 % des salariés sont en CDI, 93,5 % à temps complet. Corollaire d’une croissance qui se poursuit, 37 % des chefs d’entreprise des Pays de la Loire ont des perspectives de hausse de leurs effectifs en 2021. "Je ne suis pas inquiet sur le moyen et le long terme", note le président régional de l’Unep.
… mais qui peine à recruter
Toutefois, 70 % des entreprises expriment des difficultés à recruter (58 % au niveau national). Faute de recrutements, "ce sont des chantiers qui ne peuvent être faits ou bien des carnets de commandes qui s’allongent", déplore Alain Martineau.
L’Unep œuvre en conséquence à "travailler sur (des) métiers de plus en plus techniques". Un site internet dédié au recrutement a été créé, où se retrouvent des fiches métiers et des vidéos à même d’attirer et informer les jeunes ou les adultes en phase de reconversion. En outre, l’organisation professionnelle travaille de concert avec Pôle emploi pour affranchir les demandeurs d’emploi sur les perspectives qu’offrent les entreprises du paysage. Enfin, le président national de l’Unep, Laurent Bizot, annonce une mesure singulière : "Avec les partenaires sociaux, nous avons décidé de revaloriser fortement les minima salariaux, applicables à partir de 2022, des métiers les plus en tension, jusqu’à + 5 % pour les ouvriers, qui représentent 76 % de nos effectifs."