Spécialisé depuis 2008 dans la production et la valorisation des microalgues, et notamment de la spiruline, le groupe Algosource, à Saint-Nazaire, fait partie des lauréats du Plan de relance, dans la catégorie Industrie du futur. Le projet retenu, Porphycare, porte sur l’exploitation de deux molécules d’intérêt (le pigment phycoérythrine et les exopolysaccharides) du porphyridium, une microalgue de couleur rose, habituellement utilisée en cosmétique. " Porphycare vise des applications en santé humaine et animale, qui restent confidentielles pour l’instant. Je peux juste dire que ce projet pourrait notamment résoudre un problème de santé majeur en élevage ", indique Aymeric Loloum, directeur général délégué d’Algosource. Représentant un investissement de 2, 1 million d’euros, bénéficiant d'un soutien de 800 000 euros dans le cadre du Plan de relance, Porphycare se déploiera en quatre étapes illustrant les différents métiers de la PME de 25 salariés. Il démarrera avec la création d'un photobioréacteur de nouvelle génération à lumière contrôlée et intensifiée. " Cela permet de cultiver de plus grandes quantités de microalgues, sur une plus petite surface, mais toujours de façon naturelle ", décrypte le dirigeant.
Essais cliniques
La deuxième étape consistera à extraire les molécules d’intérêt pour les intégrer à des produits qui devront ensuite faire l’objet d’études cliniques pour valider leur fonctionnalité santé sur l'homme. " Il s’agit d’une étape très importante de notre développement qui illustre le recentrage d’Algosource sur le marché de la santé par les microalgues. Nous disposons actuellement de quatre souches ayant des applications santé à forte valeur ajoutée et pouvant servir de soins de support en complément des soins thérapeutiques ", pointe Aymeric Loloum. Algosource lancera ainsi, en septembre prochain, un essai clinique de phase 2 avec le CHU de Nantes et l’hôpital Foch à Paris, pour tester l’efficacité d’un produit utilisant les principes actifs d'une microalgue sur la réduction des effets indésirables de la chimiothérapie. D’autres essais cliniques sont également prévus pour tester deux autres microalgues dans la prévention des maladies pulmonaires pour l’une, dans la sphère neuronale pour l’autre.
Levée de fonds
Pour financer ces essais cliniques coûteux, Algosource envisage une nouvelle levée de fonds d’ici la fin 2021. L’entreprise peut également compter sur le développement de ses ventes de compléments alimentaires et d’ingrédients nutraceutiques et cosmétiques à forte valeur ajoutée, proposés en vrac, en marque propre ou réalisés à façon pour des industriels ou des distributeurs. Si son chiffre d’affaires reste confidentiel, Algosource indique que l’export, en Europe et en Asie, y contribue pour 15 à 20 %. La production, elle, est 100 % française avec une algoferme à Assérac (44) et une unité de bioextraction et de valorisation à Guérande. " Le marché de la valorisation de l’activité biologique des microalgues reste un marché de niche, mais il grossit. En ce qui concerne les applications santé, nous avons deux ou trois concurrents sérieux en France et six à dix dans le monde. Algosource est l’un des acteurs internationaux les plus actifs ", souligne Aymeric Loloum.
