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La start-up vendéenne Alegina envisage son propre site de production pour 2023
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La start-up vendéenne Alegina envisage son propre site de production pour 2023

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Concevant, entre autres, une pâte à porcelaine à partir de coquilles d'huître, la start-up vendéenne Alegina projette de construire sa propre usine en 2023. Elle lancera à cet effet une levée de fonds l'an prochain. À court terme, ses quatre associés augmentent le capital sur leurs propres fonds.

Alexandre Didelon, chargé de développement, Philippe Gaboriau, président d'Alegina et Benoît Tesson, responsable R&D — Photo : Alegina

Un grand bond en avant se profile. Alegina sort de sa phase laboratoire pour celle de pré-industrialisation. Tout va vite, très vite pour cette start-up née en août 2018 en Vendée, à Dompierre-sur-Yon, qui redonne vie aux coquilles d’huître pour les transformer en matière et in fine concevoir des produits innovants. À un point tel qu’elle envisage de disposer de sa propre unité de production en 2023.

Pour l’ériger en périphérie de la Roche-sur-Yon et l’équiper, un investissement de l’ordre 3 millions d’euros est programmé. Une levée de fonds sera lancée en 2022. À plus court terme, les quatre associés (Philippe Gaboriau, Thierry et Alexandre Didelon et Dominique Girardeau) entament les prises de contact avec d’éventuels partenaires. Et croyant plus que jamais en leur projet, investissent sur leurs propres fonds pour faire passer le capital de la start-up de 5 000 à 120 000 euros. Et ils ne sont pas les seuls à être confiants : mi-janvier, à l’issue d’un vote en ligne ayant réuni plus de 1 300 participants, Alegina, qui outre les quatre actionnaires comprend un salarié, a été élu coup de cœur d’Atlanpole, l’incubateur nantais qui accompagne la start-up, dans la catégorie " industrie ".

Des débouchés dans le haut de gamme

Avec un credo qui est " les déchets coquilliers, c’est terminé, place à l’innovation ", Alegina a déposé une marque, le Kaomer. Derrière ce nom, une pâte à porcelaine conçue à partir de coquilles d’huître. " Nous avons noué un partenariat avec un porcelainier de Limoges qui travaille notre matière depuis quelques mois, précise Thierry Didelon. À partir de celle-ci, nous allons être capables de produire quelques centaines de pièces et dans les trois mois qui viennent elles seront commercialisées. " Comprendre par " pièces " de la vaisselle haut de gamme ou des luminaires comme des objets de décoration. " Nous avons des contacts avec des clients tels que des chefs étoilés mais aussi d’autres acteurs du secteur du luxe ", poursuit Philippe Gaboriau, président de la start-up. Lequel de préciser que le Kaomer se distingue d’autres porcelaines par " sa transparence, sa matière très blanche, très pure ".

VivaWay, tel est le nom d’une autre innovation d’Alegina, toujours à base de coquilles d’huître. Elle prend la forme de chaussée, de pavé ou de dalle, permettant notamment de drainer les eaux de pluie ou même d’auto-végétaliser des parkings. Une entreprise de Charente-Maritime est partenaire de la start-up pour les produire. "Depuis novembre, nous sommes en test, explique Thierry Didelon. Nous allons entrer dans la phase industrielle dans les prochaines semaines pour être en mesure de réaliser nos premiers chantiers en septembre. " Des aménageurs et collectivités locales se disent intéressés par ce produit, selon Philippe Gaboriau.

Toit végétalisé

Troisième et dernier pilier de l’activité d’Alegina, le VivaRoof, autrement dit des toitures végétalisées. À l’instar des pavés de VivaWay, la coquille associée à des composés permettra le drainage, l’isolation et l’autovégétalisation du toit. Alegina va tester ce procédé en région parisienne. L’idée sera de concevoir, produire puis commercialiser, comme le précise Philippe Gaboriau, " un matériau qui n’aura plus qu’à être étendu sur les toits. "

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