La PME familiale Sofareb, qui conçoit, produit et commercialise des tissus techniques (bâches sur mesure), dévide sa pelote de projets pour porter sa croissance. L’entreprise de 37 collaborateurs, dirigée par les frère et sœur Franck Chauveau et Laure Rautureau, a investi 450 000 euros dans un plan de modernisation, épaulée par France relance à hauteur de 100 000 euros. De nouvelles machines ont intégré ou intégreront prochainement les locaux basés à Fontenay-le-Comte (Vendée) : une table de découpe, une soudeuse à fer chaud et une imprimante grand format. Cette dernière ouvre des perspectives puisque les toiles imprimées (acoustiques, façades textiles…) représentent un véritable marché d’avenir, selon le duo de dirigeants.
En parallèle, une nouvelle zone de stockage de 800 à 1 000 m² libérera de l’espace dans l’atelier de production. Enfin, cinq collaborateurs devraient rejoindre l’entreprise dans les deux ans.
Des demandes en Afrique du nord
Ces investissements qui préparent l’avenir invitent Sofareb à élargir son horizon. Le confectionneur se donne de deux à cinq ans pour aller à l’international. "L’export est nouveau pour nous, le risque de perdre de l’argent existe, le projet demande donc réflexion. Mais nous avons déjà des demandes de pays d’Afrique du Nord, où se présentent des problèmes de stockage d’eau accentués par le changement climatique, souligne Laure Rautureau. Nous disposons d’un savoir-faire sur l’étanchéité, par exemple nos bassins et citernes souples, qu’ils n’ont pas. Il existe aussi un besoin sur la protection solaire, comme les voiles d’ombrage." Des demandes proviennent également d’Europe de l’Est. Sofareb est en attente du label Entreprise du patrimoine vivant, un atout pour se déployer à l’international.
Cette ambition de se tourner vers de nouveaux pays fait écho à la diversification de l’offre de la PME. Elle intervient dans neuf domaines, notamment l’étanchéité, la protection solaire, l’aménagement intérieur et les housses de protection. "Cette diversification est essentielle pour répondre aux crises que subissent certains marchés", analyse Laure Rautureau. Un pragmatisme que les dirigeants de Sofareb ont appris à développer suite à un période délicate ayant conduit l’entreprise fondée par leur père en 1989 au bord du dépôt de bilan.
Le dépôt de bilan était proche
Entre 2008 et 2015, un litige oppose la PME à l’un de ses fournisseurs. À l’origine, un vice caché dans une matière première liée à l’activité étanchéité, qui représentait à l’époque 50 % du chiffre d’affaires. En 2015, le différend se règle grâce à l’intervention des services de l’État. Franck Chauveau et Laure Rautureau reprennent alors les rênes Sofareb, qui retrouve sa rentabilité. Depuis, outre la diversification accrue, l’entreprise s’est restructurée en interne en appuyant sur l’aspect commercial et la notoriété. Jusqu’au frein inattendu et violent que fut le Covid. "Mais d’une faiblesse, nous avons fait une force", se souvient Franck Chauveau.
Visibilité sur internet et image plus reluisante de la bâche
Cette faiblesse, une présence peu efficace sur le web. La force, faire appel à un référenceur fin 2020. Un vrai bouleversement. "Depuis, les clients nous trouvent plus facilement. Nous avons gagné des territoires et sommes présents sur toute la France." Cette visibilité nouvelle en ligne est la raison première de la croissance de Sofareb. Son chiffre d’affaires a progressé de 3,4 millions d’euros en 2019 à 4,4 millions d’euros en 2021 pour atterrir, selon les projections, à 5 millions en 2022. "Sur les six premiers mois de l'année, nous avons atteint l’activité de toute l’année 2015", se félicitent les cogérants. Plus de 85 % de la production est commercialisée auprès des professionnels.
Autre facteur qui explique la croissance, une nouvelle image des produits de l’entreprise qui travaille principalement du tissu polyester enduit PVC. "On ne pourra pas remplacer le PVC, mais toutes nos toiles sont réparables et réutilisables", note Franck Chauveau. "Nos bâches, qui pouvaient apparaître comme polluantes, deviennent un atout, poursuit la cogérante. Avec les évolutions climatiques, on nous demande par exemple de poser des toiles pour qu’il fasse moins chaud à l’intérieur de bâtiments. Nous avons aussi des marchés pour étancher les citernes de stockage d’eau des maisons. Je suis fière que nos bâches retrouvent leur lettre de noblesse."