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Comment Sofareb relève la tête après sept ans de galère
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Comment Sofareb relève la tête après sept ans de galère

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L'entreprise vendéenne, qui fabrique des bâches de protection sur-mesure, a connu sept ans de procédure judiciaire à cause d'une matière première défectueuse. Une mésaventure qui l'a conduit à la limite du dépôt de bilan. Aujourd'hui, la société va beaucoup mieux et affiche une forte croissance.

— Photo : SOFAREB

Il aura fallu sept années à Sofareb pour sortir d’une interminable procédure juridique. Une mésaventure qui a bien failli faire disparaître cette entreprise de Fontenay-le-Comte. En 2007, la société de 33 salariés, qui fabrique des bâches de protection sur-mesure pour tous secteurs d’activité, est victime d’une matière première défectueuse. Ses bâches se fissurent au contact du soleil. En quelques années, l’entreprise constate 150 sinistres. Un défaut qui lui fait perdre des clients et qui la fait passer dans la catégorie « à risque » pour son assurance. La facture s’envole et les problèmes avec. Commence alors une longue bataille contre son fournisseur et son assurance, qui se terminera devant le tribunal de commerce. En attendant, Sofareb souffre, sa réputation se dégrade et son chiffre d’affaires chute. « Au début, nous ne voulions en parler à personne, se souvient Laure Rautureau, à la tête de l’entreprise familiale avec son frère, Franck Chauveau. Nous allions mal mais nous avions honte. » Une grave erreur, estime aujourd’hui la dirigeante. Car c’est finalement le fait d’en parler qui a permis à la société familiale de se relever. « Nous étions au bord du dépôt de bilan. Lorsque l’on a commencé à parler de la situation aux élus locaux, on nous a orientés vers le service médiation inter-entreprises du ministère du Redressement productif. C’est ce qui nous a sauvés. » Grâce à cela, le tribunal finira, en effet, par condamner le fournisseur de Sofareb à dédommager la société vendéenne.

80 000 € pour un nouveau départ

À ce moment-là, Sofareb a besoin d’un nouveau départ. « Notre image était dégradée. Nous avions besoin de communiquer », raconte Laure Rauturerau. Mais les caisses de l’entreprise sont vides et les banques refusent les demandes de prêt. « C’est là que nous avons appris l’existence du fonds de revitalisation », poursuit-elle. Dans chaque bassin d’emploi, ce fonds rassemble les contributions financières versées par les entreprises qui ont procédé à des licenciements collectifs. Et cet argent peut être reversé aux entreprises du territoire, sous forme de subvention, d’avance remboursable ou de prêt. Grâce à cela, Sofareb bénéficie de 80 000 €. La société lance alors une campagne de communication. « Nous avons eu énormément de retombées, notamment grâce à internet », se souvient Laure Rautureau.

Une forte croissance

Aujourd’hui, la société est en pleine forme et affiche une forte croissance. De 2,8 M€ en 2016, son chiffre d’affaires est passé à 3,8 M€ en 2018. L’objectif de Laure Rautureau et de son frère est désormais d’atteindre 5 M€ à l’horizon 2024. « Cette histoire nous a donné la niaque, confie la dirigeante. Sans cela, nous n’aurions peut-être jamais eu cette envie de développement. » En 2006, la société qui connaissait une forte croissance s’était dotée d’un nouveau bâtiment. Des locaux finalement restés vides. Mais aujourd’hui, Laure Rautureau et son frère mettent un point d’honneur à occuper cet espace. Comment ? En diversifiant l’activité. « Nous voulons produire des bâches en série, par exemple, pour les mobile-homes ou les fabricants de pergolas », précise la dirigeante. À terme, les dirigeants projettent de recruter dix nouveaux salariés.

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