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Télécom Santé lève 8 millions d'euros
Rennes # Santé # Levée de fonds

Télécom Santé lève 8 millions d'euros

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Les cliniques commencent elles aussi leur révolution digitale. Pour la chambre du patient, Télécom Santé vend son « Media Screen » et bientôt son lit communiquant. Pour accélérer, l’entreprise rennaise, qui a aussi des projets d’export, a levé 8 millions d'euros.

— Photo : Hoppen

La digitalisation des établissements de santé, ce n’est pas que le dossier médical informatisé. Les objets connectés commencent à faire leur apparition au sein de nombreuses cliniques, notamment grâce aux produits développés par Télécom Santé à Rennes (société de développement de solutions multimédia, d’intégration réseau et d’exploitation de ces services). Créée en 2011 par Matthieu Mallédant et Sébastien Duré, l’entreprise a commencé à commercialiser son « Media Screen » en 2012, devenant bénéficiaire au bout d’à peine trois ans.

Chiffre d'affaires multiplié par dix

« Nous avons même multiplié notre chiffre d’affaires par dix deux années de suite », se réjouit Matthieu Mallédant, président de la SA. Il était de 3 millions d’euros en 2016, et devrait atteindre 5 millions cette année. « En 18 mois, nous sommes passés de 14 à 41 salariés », poursuit le dirigeant, qui a notamment embauché des commerciaux à travers la France (Lyon, Marseille, Paris) et pour se développer à l’international. Mais pour accompagner cette croissance, Télécom Santé a dû lever des fonds. Le tour de table a été bouclé le 27 juin, à 8 millions d'euros, auprès des fonds d’investissements déjà présents au capital (Kreizig Invest, 3T) et de nouveaux entrants (Generis Capital, Unexo, Breizh Up et Crédit Agricole Ille-et-Vilaine Expansion). « 4 millions sont dédiés à lever notre dette, et 4millions vont permettre d’attaquer l’export et lancer de nouveaux produits », explique Matthieu Mallédant.

Moins de temps perdu, plus de présence auprès des patients

Le premier de ses produits, qui a permis à l’entreprise de se lancer, c’est donc le Media Screen. Il s’agit d’un écran tactile qui remplace la télévision de la chambre d’hôpital, et auquel on ajoute une multitude de fonctions. Il est relié au lit du malade par un bras articulé. Chaque intervenant (infirmier, médecin, agent d’entretien…) dispose d’un badge lui offrant un accès personnalisé au Media Screen équipé d’un lecteur de carte à puce. Il y entre ses données : température, changement de draps, pansement, perfusion, réparation d’une fuite d’eau, commande des repas… « Cela évite les multiples saisies d’une même donnée, ce qui multiplie par deux le temps de présence auprès des patients pour une meilleure prise en charge. Car les infirmiers perdent beaucoup de temps dans les couloirs, parcourant chaque jour 6km. Avec cette solution, ils optimisent leurs déplacements, n’effectuant plus que 3,5km ! », constate Matthieu Mallédant. Dans un contexte de manque de personnel, de fatigue et surmenage, la solution peut être un bon remède aux défauts de fonctionnement des hôpitaux. « Nous visons toutes les tâches répétitives, inutiles et à faible valeur ajoutée », ajoute le dirigeant.

Viser 30 % à l’export

Pour l’instant, ce sont essentiellement des cliniques qui se sont équipées du Media Screen (environ 25 en France, dont le CHP Saint-Grégoire, le CHP de Saint-Brieuc, la clinique de l’Anjou, des cliniques parisiennes…). Mais le marché est énorme : 1.800 établissements de santé avec 420.000 lits potentiels à équiper en France. « Nous en avons équipé 2.000 ». Sans compter le marché international, qui ouvre les bras à Télécom Santé. « Nous visons les 30 % de notre activité à l’export d’ici à cinq ans », précise Matthieu Mallédant. Et ce sont plusieurs produits qui pourront y être vendus, avec le Media Screen. Télécom Santé a déjà lancé la BabyCam (caméra au-dessus du lit des bébés prématurés), la borne d’orientation (à l’accueil des établissements, pour enregistrer son entrée et se faire guider).

Le lit médical communicant est actuellement en cours de développement : équipé de capteurs, il détectera la levée ou la baisse des barrières, l’agitation du patient, l’énurésie,etc. « On en est au début, et on est loin d’avoir traité tous les sujets », considère le dirigeant, qui développe également un système de bracelets pour améliorer le flux des services ambulatoires qui prennent de plus en plus d’importance (AmbuTrack). « Cela permettra d’utiliser deux fois plus les blocs opératoires dédiés à l’ambulatoire ».

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