Route du Rhum : ces entreprises qui s'engagent pour un projet fédérateur et solidaire
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Route du Rhum : ces entreprises qui s'engagent pour un projet fédérateur et solidaire

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Qu'elles aient de gros moyens ou pas, nombreuses sont les entreprises qui ont décidé de s'engager sur la nouvelle édition de la Route du Rhum. Certaines investissent pour gagner en visibilité. Pour d'autres, comme le mayennais V&B ou le costarmoricain Concept Ty, le retour sur investissement, c’est d’abord de l’humain.

— Photo : © Fondation ARSEP

V&B vise le côté fédérateur

Le skipper Maxime Sorel entouré de Jean-Pierre Derouet et Emmanuel Bouvet, cofondateurs de V&B — Photo : © Easy Ride - V&B

« Au départ il nous fallait un support de communication, alors que nous étions en pleine expansion. En Mayenne, nous ne sommes pas experts en voile, mais on aime la mer. La rencontre avec Maxime Sorel a été décisive, il nous a donné envie de parier sur sa jeunesse. Cela tombait bien, car nous lancions en parallèle une gamme de rhums…», confie Jean-Pierre Dérouet, cofondateur de V&B, réseau de franchise de vente de vins et bières, qui vise 200 magasins en 2020 et dont le siège est installé en Mayenne.

Pari gagnant : Maxime Sorel arrive premier des Class40 Vintage lors de la Route du Rhum 2014. V&B décide alors d’intensifier son partenariat en faisant construire un nouveau Class40 en 2015 et investissant près d’1,2 million d’euros sur quatre ans (dont la moitié pour l’achat du bateau). Encore gagné, avec deux victoires sur la Transat Jacques-Vabre et une sur la Rolex Fastnet Race.

« La Jacques-Vabre, c’est environ 400 000 € de retour image, mais ça ne nous parle pas. Je ne crois pas aux histoires de calcul. En revanche, je constate l’engouement des salariés et leur fierté de faire partie de ce projet, l’engagement de Maxime au sein de nos équipes et ce, toute l’année… Tout cela c’est palpable et cela nous suffit. »

Choisir Maxime Sorel, c’était aussi choisir de soutenir son combat pour l’association Vaincre la Mucoviscidose, un combat visible sur sa voile.

Olivier Toupin (à gauche), dirigeant de ConceptTy à Dinan (22), est un passionné de voile. Il cofinance "Solidaires en peloton pour l’Arsep", skippé par Thibaut Vauchel-Camus — Photo : © Concept Ty

Concept Ty s'efface pour un projet solidaire

Offrir de la visibilité, voire une partie des recettes engrangées, à une association solidaire a très tôt été au cœur de la course au large. Olivier Toupin, dirigeant de Concept Ty, spécialiste de l’immobilier d’entreprise, basé à Dinan dans les Côtes-d’Armor (40 salariés, 27 M€ de CA en 2017), s’est lancé dans l’aventure, en laissant volontiers les couleurs de son voilier à Défi Voile Solidaires en Peloton, skippé par Thibaut Vauchel-Camus, en faveur de l’Arsep, fondation qui aide à la recherche sur la sclérose en plaques.

« Voileux passionné depuis longtemps, j’ai toujours été en admiration devant les grands marins, confie le dirigeant. En plus du défi sportif, ce sont des ingénieurs, des communicants, des dirigeants d’entreprise. Je trouve qu’ils sont même entrés dans une nouvelle ère économique, qui met en avant un projet, sans mettre en avant une activité d’entreprise. J’ai été convaincu par cet aspect sociétal. Et comme Concept Ty œuvre dans le BtoB, voir son nom écrit en gros sur une voile n’était pas la priorité. »

« Les skippers sont entrés dans une nouvelle ère économique, qui met en avant un projet, et non une activité d’entreprise. »

Cela s’est traduit par un premier investissement de 400 000 € par Concept Ty dans un Class40 en 2014, arrivé second de la Route du Rhum. « Puis quand j’ai vu comment mes collaborateurs portaient le projet, notamment après avoir navigué avec des malades, quand j’ai vu l’énergie que ça avait insufflé dans la boîte, j’ai répondu présent quand Thibaut est venu avec un projet de Multi50. »

Une classe au-dessus, cela veut dire 1,8 million d’euros pour l’achat du trimaran, porté cette fois à plusieurs : 25 % financés par Concept Ty, le reste étant divisé entre Christian Jouno (président de Tomates Jouno), Brigitte Delanchy (présidente du groupe de transport Delanchy) ou encore Georges Sampeur (président du directoire de B&B Hotels). « Nous sommes co-mécènes. Nous sommes humanistes, mais en tant qu’armateurs, le risque financier est très mesuré, car un voilier qui a gagné des courses se vend à bon prix », conclut Olivier Toupin, qui sait mesurer les risques d'un investissement même s'il est philanthrope.

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