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Olnica inscrit son traceur moléculaire dans l'encre de stylos
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Olnica inscrit son traceur moléculaire dans l'encre de stylos

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L'entreprise rennaise Olnica, qui fabrique et intègre des traceurs contre la fraude et la contrefaçon, lance un nouveau produit, révolutionnaire. Elle propose désormais des stylos avec cartouche d'encre sécurisée, contenant un traceur moléculaire unique identifiant les signatures manuscrites.

Olnica a créé un procédé de traceur moléculaire qui, intégré à de l'encre, rend infalsifiable toute signature — Photo : © Virginie Monvoisin

Olnica a créé un procédé de traceur moléculaire en poudre qui aide à lutter contre la fraude et la contrefaçon, le détournement et le vol. Depuis ses débuts en 2010, son invention lui a permis de sécuriser des objets aussi divers que les matériaux de construction, les jetons de casino, les emballages de cosmétiques, les bouteilles de bière, etc. Aujourd’hui, son produit, Guardian, a trouvé une nouvelle application : intégré à de l’encre, le traceur rend infalsifiable toute signature manuscrite. « Jusque-là, notre traceur était une poudre que nous ne pouvions intégrer qu’à des objets solides, raconte Nicolas Kerbellec, fondateur et président d’Olnica. Nous avons réussi à trouver comment l’intégrer à un liquide. Nous avions des demandes de fabricants de stylos, qui ont eux-mêmes des demandes. En parallèle, nous avons dû travailler pour l’un de nos clients sur l’intégration de notre traceur dans des gels et liquides. »

Équivalent de l’ADN

Après un an de R & D, l’entreprise rennaise sort sur le marché un stylo unique sécurisé. Elle a choisi une marque haut de gamme pour proposer son offre : Craf von Faber. Elle vend ainsi en kit un stylo-plume, une cartouche d’encre et une licence de deux ans pour 915 euros TTC. « À notre niveau technologique, notre traceur est un équivalent de l’ADN, puisqu’il rend la signature absolument unique. Ce n’est pas un gadget », souligne le dirigeant. Olnica cible des politiques, des avocats, des notaires, des chefs d’entreprise… « Nous nous adressons à tous ceux qui signent de gros contrats. C’est une sorte d’assurance. Car beaucoup sont confrontés à des clients qui essaient par tous les moyens de mettre une entreprise en difficulté, essayant de casser un contrat au motif que la signature ne serait pas authentique ! » Avec le stylo d’Olnica, les experts judiciaires pourront avoir la certitude de l’appartenance d’une signature à la bonne personne. Olnica garde en lieu sûr la correspondance d’un nom avec un traceur unique. « Nous pouvons produire plus d’1,3 milliard de codes uniques », précise le dirigeant, qui vient de signer un nouveau brevet, issu de l’Insa de Rennes, pour s’ouvrir davantage de possibilités de traceurs.

50 % du CA à l’export

Pour déployer son stylo, Olnica (11 salariés, CA n.c.) envisage par ailleurs une levée de fonds (elle appartient à Nicolas Kerbellec et deux associés, accompagnés de business angels et Breizh Up, NDLR). « Avec cette innovation, nous pourrions augmenter notre part de chiffre d’affaires en France, avec une cible B to C. À ce jour, nous réalisons en effet la moitié de notre activité à l’export », indique le dirigeant. La Corée, le Japon, l’Amérique, la Chine font partie des pays qui utilisent les solutions d’Olnica aujourd’hui.

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