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La SARC veut industrialiser un process de rétrofit d’engins de travaux publics
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La SARC veut industrialiser un process de rétrofit d’engins de travaux publics

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Après six mois de recherche, la SARC a mis au point un dumper rétrofité à motorisation électrique. L’entreprise de travaux publics bretillienne rêve de passer tout son parc de véhicules de chantier à l’électrique et réfléchit au lancement d’une activité de fabrication dédiée en Bretagne, en joint-venture.

Jean-Louis Vanhee, président du groupe Sarc, et Laurent Desbois, inventeur du D’Prame 45, le dumper rétrofité à motorisation électrique 4,5 tonnes — Photo : Baptiste Coupin

La Société armoricaine de canalisations (SARC, 215 collaborateurs, 40 M€ de CA en 2022), basée au Rheu près de Rennes et spécialisée dans la pose de canalisations pour les réseaux d’assainissement, entend revêtir une nouvelle casquette, celle d’industriel des énergies renouvelables. Une nouvelle activité qui s’explique par le parc d’engins de chantier dont dispose la SARC. En effet, pour l’aider à fouiller les sols, la PME de construction utilise une centaine d’engins de TP : des dumpers (sorte de grosse brouette pour transporter des gravats ou de la terre), des mini-pelles ou des chargeuses. Or, pour accélérer sa transition bas carbone - un défi qui tient à cœur de la société devenue entreprise à mission au début de l’année 2023 -, la SARC a décidé de miser sur le rétrofit, cette technique qui consiste à changer le moteur thermique d’un véhicule par un moteur électrique. Avec l’aide de la start-up grenobloise TOLV, elle a déjà remplacé trois de ses véhicules de service par des fourgons Renault Master rétrofités.

Un premier prototype sur un dumper

Mais la PME veut aller plus loin avec ses véhicules de TP (une centaine de machines), en les transformant elle-même, dans ses ateliers. Après six mois de recherche, la SARC tient son premier prototype : le dumper rétrofité à motorisation électrique 4,5 tonnes. Baptisé D’Prame 45, l’engin a été présenté fin janvier au parc expo de Rennes, à l’occasion du 24e Carrefour des gestions locales de l’eau. Le véhicule a été rétrofité par Laurent Desbois, responsable parc matériel et atelier de la SARC, et ses équipes (3 mécaniciens). "Ça a demandé 1 700 heures de travail. On a supprimé le moteur thermique et son réservoir, et on a rajouté un moteur électrique, un convertisseur, un chargeur et une batterie. Le nouveau véhicule électrique conserve les mêmes performances en levage et en tonnage que l’ancien véhicule, mais il est beaucoup plus souple en conduite." Le D’Prame 45 sera prochainement testé en situation, sur un chantier.

"Modèle économique breton"

Jean-Louis Vanhee, président du groupe SARC, croit beaucoup au rétrofit d’engins de TP. Au point qu’il réfléchit à lancer "un modèle économique breton", sous la forme d’une joint-venture. Des discussions ont démarré avec la CCI Ille-et-Vilaine, le Medef 35, Rennes Métropole et la Région Bretagne. "L’idée c’est de rester local", informe Jean-Louis Vanhee. Son projet : concevoir et commercialiser des véhicules de TP rétrofités qu’il livrerait à ses actuels concurrents. L’objectif serait de partir sur la fabrication de 900 véhicules par an, pendant dix ans, au sein d’une unité de 1 500 mètres carrés. Cette activité serait une première européenne. Le patron souhaite montrer le chemin au moment où le gouvernement lance un plan d’action pour favoriser le rétrofit automobile en France et alors que l’Union européenne a décidé la fin des moteurs thermiques dans les voitures neuves à compter de 2035. La coentreprise pourrait être créée au second semestre 2024. Elle nécessitera la levée de capitaux.

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