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Happy Blue Fish veut aider les éditeurs à optimiser la rentabilité des jeux vidéo sur mobiles
Rennes # Informatique # Levée de fonds

Happy Blue Fish veut aider les éditeurs à optimiser la rentabilité des jeux vidéo sur mobiles

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Dominique Busso dirige Happy Blue Fish, société de développement de jeux vidéo sur mobiles installée à Rennes et souhaite lever 1,5 M€ en 2019 pour financer le développement et le lancement de Askblu.ai, une plateforme destinée aux studios de jeux sur mobiles, capable d’optimiser la rétention des joueurs grâce à une intelligence artificielle.

— Photo : Happy Blue Fish

L’intelligence artificielle peut-elle rendre les joueurs encore plus passionnés par les jeux vidéos sur smartphone ? C’est le projet sur lequel planche actuellement l’entreprise rennaise Happy Blue Fish (5 salariés). Créée en 2009 par Dominique Busso, cette TPE, qui a réalisé 180 000 euros de chiffre d’affaires en 2017, développe des jeux pour téléphones mobiles. Depuis 2017, elle travaille aussi et surtout sur un nouveau projet : un logiciel Saas à destination des éditeurs de jeux pour mobile qui permettra d’augmenter leurs revenus grâce à une intelligence artificielle faite maison. Son nom : Askblu.ai.

Éveiller sans cesse l'intérêt des joueurs

Pour monétiser son activité, un éditeur de jeux sur mobile doit trouver de nouveaux joueurs, ce qui coûte cher, ou capter l’intérêt de ses joueurs le plus longtemps possible. Dans la profession, on appelle cela la « rétention ». Elle est non seulement difficile à faire durer mais elle a tendance à plafonner car les éditeurs programment par avance des réglages de jeux globaux, adaptés à une moyenne des comportements de joueurs.

Problème : les utilisateurs de smartphones ne sont plus uniquement des 15-25 ans et présentent des profils très différents. Avec Asklu.ai, Happy Blue Fish veut permettre aux éditeurs de casser le plafond de la rétention en personnalisant en temps réel l’expérience de jeu, notamment ce qu’on appelle le « flow » (état d’immersion et de motivation qu’une personne atteint lorsqu’elle est concentrée sur une tâche), en adaptant par exemple la difficulté d'un niveau selon le joueur.

Levée de fonds avant l’été

Dominique Busso, PDG de Happy Blue Fish, était présent en octobre lors des 20èmes Rencontres du Grand Ouest, organisées au Roazhon Park et qui ont permis la rencontre entre une vingtaine de start-up bretonnes en quête d'amorçage avec autant de fonds d'investissements — Photo : Pierre Gicquel

Afin de financer le développement de cette innovation, Happy Blue Fish a déjà levé 300 000 € puis 166 000 € en 2018. Face à la forte scalabilité de son projet, la jeune entreprise espère encore gonfler ce chiffre. « Nous avons besoin de 1,5 M€ au total d’ici 2020, dont 500 000 € euros dès le premier semestre 2019. Mais la difficulté en France consiste justement à trouver des fonds d’amorçage, lorsque l’on n’a pas encore de premiers clients. Or ce sera notre cas au premier semestre 2019 », annonce Dominique Busso.

Le marché mondial du jeu vidéo pesait 122 milliards de dollars en 2017, dont 46 % pour les jeux mobiles. Cette part devrait même atteindre 60 % en 2021. « Le marché du jeu vidéo mobile est devenu gigantesque. De petits finlandais, comme Supercell, peuvent atteindre plusieurs milliards de dollars de chiffre d’affaires en quelques années, grâce à des jeux comme Clash of Clans. De notre côté, nous visons les 20 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023, en nous plaçant derrière le rideau donc en étant moins exposés aux effets de mode », fixe Dominique Busso.

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