En seulement un an, WedoLow, start-up bretillienne éditrice de logiciels favorisant l’écoconception de services numériques, est passée de 2 à 13 collaborateurs. Deux autres recrues arrivent courant mai, puis deux autres encore au second semestre. Sa solution unique au monde s’adresse à un marché lui aussi mondial, d’où son besoin de se structurer pour partir en conquête commerciale et poursuivre sa R & D. La solution logicielle de WedoLow permet d’optimiser les applications logicielles embarquées et hébergées qui effectuent des traitements de données. Elle s’impose dans un contexte de crise des composants électroniques et de forts enjeux énergétiques, quand l’urgence environnementale fait prendre conscience aux entreprises qu’elles doivent aussi s’engager dans une transformation vers un numérique plus responsable.
De l’automobile aux robots et microsatellites
WedoLow propose ainsi aux concepteurs des milliards d’équipements qui nous entourent de consommer moins d’énergie et de matière, de gagner en autonomie de batterie ou de prolonger leur durée de vie. "Cela concerne tous les acteurs qui produisent des objets qui contiennent de l’électronique pour leur permettre une écoconception logicielle, souligne Adrien Savary, responsable marketing chez WedoLow. Cela va de la voiture électrique aux objets connectés médicaux en passant par les robots, drones ou encore microsatellites. Nous travaillons sur tous les équipements qui comportent du code invisible." L’expertise de cette jeune société des deep-tech a été développée depuis plusieurs années par sa fondatrice, Justine Bonnot, chercheuse, qui a effectué un projet de recherche à l’INSA Rennes (accompagné par Inria Startup Studio). Au moment de passer à la phase entrepreneuriale, elle a reçu le soutien capitalistique de Bouygues Telecom Flowers, créant alors Yubik en 2022, à Cesson-Sévigné, avant de prendre le nom de WedoLow.
"Notre expertise consiste à regarder les codes, ligne par ligne, pour les optimiser, détaille Adrien Savary. Cela peut amener à les réécrire, à utiliser d’autres modes de calcul moins consommateurs, à réduire la taille des données, etc. Il existe plein de techniques !"
Objectif : 4 M€ de CA dans trois ans
À titre d’exemple, WedoLow permet à un constructeur automobile d’optimiser des algorithmes de ses logiciels embarqués dans les véhicules, pour en réduire la taille, améliorer les performances et la vitesse d’exécution, et ainsi générer des gains sur la consommation d’énergie qui peuvent aller jusqu’à 60 %… "Une voiture c’est aujourd’hui 200 millions de lignes de code. Et 600 millions d’ici 2025", précisent les équipes de WedoLow. Parce qu’en 2030, 60 % de la valeur d’un véhicule viendra des logiciels, l’enjeu est de taille. En ayant déjà travaillé avec des grandes marques automobiles, la start-up vient de remporter le Grand Prix de l’Automobile Club de France Autotech 2023, concours de start-up internationales soutenu notamment par Renault Group, Motul ou encore Plastic Omnium. Fort de ces premiers succès, WedoLow devrait enregistrer un chiffre d’affaires de 200 000 euros en 2023, mais croître ensuite de manière exponentielle. "Nous visons les 2 millions d’euros en 2024, puis le double, et la rentabilité, d’ici à trois ans", expose Adrien Savary.
