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Coralis : Intégrée à Agrial, la laiterie rennaise vise l'international
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Coralis : Intégrée à Agrial, la laiterie rennaise vise l'international

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La laiterie Coralis, basée à Cesson-Sévigné, a officiellement fusionné avec la coopérative Agrial. Elle prend un nouveau virage, en misant désormais aussi sur l'export pour se développer. Elle vient pour cela d'investir un million d'euros.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Le tournant est historique pour Coralis. La coopérative laitière créée en 1949, et connue pour sa marque Agrilait, a en effet officiellement fusionné avec la coopérative normande Agrial le mois dernier. Le « Groupe Coralis » devient donc la « Laiterie Coralis ». Si la fusion est rétroactive au 1er janvier 2014, le processus était engagé depuis un an. Les 2 000 éleveurs adhérents de Coralis souhaitaient rejoindre 5 200 autres exploitants agricoles des coopératives Agrial et Eurial (basé en Loire-Atlantique). Avec pour objectif la création d'un pôle laitier d'envergure nationale. Et même peser sur la scène internationale. Car, avec la disparition, en 2015, des quotas laitiers, les entreprises du secteur tendent à se concentrer pour conserver leurs parts de marché.

Un tremplin

Grâce à l'appui d'Agrial et Eurial, Coralis se lance donc désormais dans l'export. « Nous bénéficions du réseau Agrial, se réjouit Jean-Pierre Rousseau, directeur d'exploitation de l'usine laitière de Cesson, qui reste en poste jusqu'au 31 décembre. La coopérative normande a des marques qui vont déjà à l'export, et vont nous servir de point d'appui pour présenter notre lait, notre beurre à l'étranger. Cette fusion avec Agrial, c'est un tremplin ». Agrial (920 millions d'euros de chiffre d'affaires), ce n'est pas qu'un réseau de contact. C'est aussi une certaine puissance financière, dont bénéficie désormais Coralis. « Un million d'euros ont été investis cette année sur la partie UHT, précise Jean-Pierre Rousseau. Nous n'avions plus eu d'investissements depuis trois ans ». Coralis dispose donc de nouveaux stérilisateurs, d'une autre machine pour le houssage des packs de lait, et d'une en cartonneuse.

Objectif : 10 millions de litres de lait à l'export

Cette machine italienne est dédiée au conditionnement spécifique à l'export. Les packs ont besoin en effet d'être mis en gros cartons pour être transportés plus facilement. « Nous commençons tout juste à exporter, explique le directeur. Avant, nous produisions du lait uniquement pour la Bretagne et la France. Nous avons envoyé cette année 5 millions de litres à l'étranger, vers l'Afrique et la Chine. Notre objectif est d'atteindre les 10 millions de litres en 2015 ». Sur 110 millions de litres de lait UHT produits par an, ce n'est que 10 %, mais « l'international va augmenter », assure Jean-Pierre Rousseau.

Agrilait en puissance

Les 220 millions de litres de lait reçus par an par Coralis servent en effet à produire du lait pour des marques de distributeurs (U, Carrefour...), des premiers prix, mais aussi pour la marque régionale Agrilait, la fierté de Coralis (10 % des volumes). « Le lait en général en France connaît une chute de 2 %, alors qu'Agrilait est en développement, avec +7 % cette année, constate le directeur d'exploitation. Cette marque a une vraie place sur le marché ». Peut-être grâce à sa démarche « Bleu blanc Coeur », qui séduit le consommateur (le lait produit par les vaches contient donc des oméga 3). Et par sa capacité d'innovation, notamment des boîtes. Ici, pas de plastique (contrairement à la tendance du marché), mais que les boîtes en carton. Un nouveau conditionnement en carton avec bouchon incliné (conditionnement « Edge ») accueille le lait U et Agrilait sur les lignes de production.

Enfin l'équilibre

Et la force d'Agrilait c'est que la marque ne fait pas que du lait. C'est aussi du beurre, de la crème fraîche... « Nous favorisons la polyvalence au niveau des équipes », ajoute le directeur. Coralis produit ainsi 2.000 tonnes de crème par an et 4 000 tonnes de beurre. Une activité qui permet à Coralis de réaliser 350 millions d'euros de chiffre d'affaires cette année (y compris l'activité agro-fournitures). « Après de nombreuses années déficitaires, nous avons atteint l'équilibre en 2013 », souligne Guy Bordet, le directeur général par intérim de la laiterie, jusqu'à fin 2014. Au 1er janvier 2015, un nouveau directeur sera nommé, pour gérer la nouvelle vie de la Laiterie Coralis.

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