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Stelia Aerospace à la pointe de l’industrie 4.0
Somme # Aéronautique

Stelia Aerospace à la pointe de l’industrie 4.0

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L’équipementier aéronautique Stelia Aerospace, filiale d’Airbus, mise sur son site de production à Méaulte (Somme), entièrement rénové et digitalisé, pour accélérer la production de fuselages avant des avions. 70 M€ ont été injectés pour faire du site historique picard, une usine du futur.

L'usine de Méaulte fabrique plus de 800 pointes avant d'avions de la gamme Airbus chaque année. — Photo : Stelia Aerospace

Implanté depuis 1924 à Méaulte dans la Somme, Stelia Aerospace s’impose comme l’acteur numéro 1 de la filière aéronautique en Hauts-de-France. Sur son site picard de 49 hectares où travaillent près de 2 000 collaborateurs, l’équipementier, filiale à 100 % d’Airbus, fabrique chaque année plus de 800 fuselages avant d’avions. Si les commandes pour Bombardier ont pris fin en juillet dernier, 100 % de la production est aujourd’hui destinée au constructeur Airbus. Du cockpit à la barque en passant par les portes d’accès passagers, les différentes structures des pointes avant des avions sont produites à Méaulte avant d’être envoyées et assemblées sur le site de Saint-Nazaire. En France, Stelia Aerospace (7 000 salariés) compte quatre autres usines à Mérignac, Rochefort, Saint-Nazaire et Toulouse où sont notamment produites les pièces élémentaires ainsi que les sièges pilotes et les fauteuils passagers. En 2018, le groupe français qui possède également 8 filiales à l’étranger, a réalisé 2,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Avec un carnet de commandes plein et une croissance stable depuis de nombreuses années, l’équipementier entrevoit sereinement l’avenir. Ces 3 dernières années, l’usine de Méaulte a fait l’objet d’une profonde transformation au point de devenir le site aéronautique digitalisé de référence en France et vitrine du groupe Stelia Aerospace au-delà des frontières.

Un lifting à 70 millions d’euros

Le site de production de Méaulte a opéré un virage digital en 2016. Au total, 70 M€ ont été investis sur 3 ans pour métamorphoser l’usine historique. « C’est une nouvelle page de notre histoire, les process de production ont été entièrement revus et l’usine transformée. Il s’agit de l’unité la plus digitalisée du groupe en France » justifie Thierry Masse, directeur depuis avril 2019. Auparavant, la fabrication des différentes pièces était répartie en fonction des bâtiments, désormais chaque bâtiment est dédié à la fabrication d’un type d’avion de la gamme Airbus (l’A320, l’A350, l’A330 et l’avion A400 militaire). Aujourd’hui, 70 % de la production est destinée au fuselage avant des A320. « On observe un gain de temps considérable, moins de stock et moins de flux. Une pièce qui parcourait environ 3 kilomètres ne fait plus que quelques mètres aujourd’hui. Cette stratégie de production a permis de recréer des équipes autour de programmes d’avion et d’apporter une notion de stabilité et de responsabilité des collaborateurs essentielle à tous les étages » souligne le directeur.

Robots et réalité augmentée

Afin de faciliter le contrôle des pièces et le pilotage de la production, les fiches d’instruction qui se faisaient auparavant sur papier sont maintenant accessibles sur des tablettes digitales. D’autre part, grâce à des écrans installés sur les lignes de production, les équipes ont aussi la possibilité de suivre en instantané les étapes de fabrication. « D’un simple coup d’œil, il est possible de savoir si on a pris du retard ou de l’avance, chose encore impossible il y a quelques années ». Dans cette usine du futur comme elle se définit, la réalité augmentée s’est également fait une place. Grâce à la projection en temps réel de la position d’une pièce, le compagnon n’a plus qu’à la fixer à l’endroit précis de la structure. Une révolution industrielle tout comme l’arrivée d’une petite armée de robots. « Nous nous appuyons sur une cinquantaine de robots qui, lors d’étapes délicates comme le perçage, par exemple, assurent une répétition de l’opération et une qualité garantie ». Mais pour la direction, ces robots ne remplacent en aucun cas la plus-value humaine. En 2019, 70 salariés ont été recrutés et l’effectif devrait être une fois de plus renforcé en 2020.

Sécurité et qualité des pièces

Chaque année, le site de Méaulte affiche une croissance stable et fabrique une dizaine de pointes avant d’avions supplémentaire. « Airbus nous demande régulièrement d’augmenter notre capacité de production. Le carnet de commandes est conséquent et nous allons continuer à franchir des caps en matière de procédés » indique le directeur. Alors que le nombre d’accidents du travail a été divisé par 4 en 2019, la direction vise à terme le « zéro accident ». Parmi ses enjeux, l’usine de Méaulte entend réduire le nombre de retouches et améliorer toujours plus la qualité des pièces. Enfin, Stelia Aerospace qui dispose d’une équipe R & T de 30 collaborateurs, veut continuer à développer de nouveaux outils technologiques pour améliorer la productivité. En plein essor, la filière aéronautique régionale qui représente 130 entreprises et 8 000 emplois peut donc s’appuyer sur le site de Méaulte à la pointe de l’industrie 4.0.

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