Qu’est-ce qui a attiré votre attention dans le projet du Saint-So Bazaar ?
Sandrino Graceffa : À Lille, Smart est membre historique du cluster Initiatives & Cité, qui anime La Grappe, situé rue Nationale. Le Saint-So Bazaar nous est apparu comme une opportunité de déployer ce projet, d’aller plus loin. Nous avons déjà l’expérience de gestion de lieux alternatifs dans d’autres villes ; c’est un service supplémentaire que nous proposons à nos adhérents, en plus de l’accompagnement administratif. De lieu en lieu, Smart s’implique différemment. Nous sommes gestionnaires à 100 % de la Vallée, à Molenbeek, et actionnaires minoritaires de la Halle Tropisme, à Montpellier. Au Saint-So Bazaar, la configuration sera encore différente, puisque le lieu sera cogéré par Smart et Initiatives & Cités, et que nous porterons 50 % de l’investissement. Nous ne cherchons pas à dupliquer un concept, nous ne sommes pas McDonald’s ! À chaque fois, nous nous adaptons aux opportunités qu’offre l’infrastructure, puisque nous partons toujours d’un lieu existant. Et nous imaginons les lieux en fonction des demandes de notre communauté sur place.
Quelles seront donc les particularités du Saint-So Bazaar ?
S. G. : À Lille, nous n’avons que des espaces tertiaires, dans des lieux dont nous sommes locataires. Nous avions envie d’avoir davantage de liberté dans l’aménagement et la gestion de ces lieux, ce que permet le bail emphytéotique signé avec la mairie. D’autre part, les demandes de nos adhérents portaient sur un lieu propice à la création artisanale ou artistique. Comme les volumes de la halle de l’ancienne gare Saint-Sauveur s’y prêtent, nous avons prévu 800 m² d’ateliers de production sur les 5 000 m² de la halle, qui devraient accueillir un atelier de fabrication de décors de cinéma, des designers, des menuisiers… Nous les équiperons selon la demande, en privilégiant les activités permettant de partager le matériel. Le reste du lieu sera aménagé entre des bureaux partagés et des espaces de coworking, et bien sûr, des espaces ouverts au public, qui permettront notamment la monstration des créations réalisées dans les ateliers. Le tout formera un espace atypique et agile, qui correspond au positionnement de notre organisation, à la croisée des métiers créatifs, de l’artisanat, et de l’entreprenariat social.
Quel est le montage financier de l’opération ?
S. G. : Le financement n’est pas encore complètement bouclé, mais nous avons tout le temps des travaux, jusqu’en 2020, pour le finaliser. L’investissement pour la partie travaux est estimé à 8,5 M€, qui est porté à moitié par des fonds publics. La mairie verse 1,5 M€, la Région 1,5 M€, la Métropole de Lille, 800 000 €. Nous attendons encore des financements européens. En fonction du niveau de ces subventions, nous déterminerons combien nous devrons emprunter, sachant que nous avons déjà versé 1 M€ au capital de la SAS Saint-So Immo, qui porte le projet. Le montant de l’emprunt nécessaire déterminera par la suite celui des loyers des occupants des lieux.