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Le groupe REG mène une vague d’acquisitions
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Le groupe REG mène une vague d’acquisitions

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Fondé en 2007 par Patrice Pennel, le groupe industriel REG joue sans réserve la carte de la croissance externe. Avec pas moins de cinq acquisitions en cinq ans, ce groupe basé à Haubourdin (Nord) franchit cette année le cap des 20 millions d'euros de chiffre d'affaires.

— Photo : Groupe REG

Fondé en 2007 par Patrice Pennel, le groupe industriel REG a la croissance externe dans les gènes. Né grâce à une série d’acquisitions, c’est de cette façon qu’il a ensuite poursuivi son développement. Et le dirigeant n’a pas l’intention de changer son fusil d’épaule. « Au départ, j’étais à la tête des Vannes Lefebvre, qui comptaient une dizaine de personnes, quand j’ai eu l’opportunité de reprendre un fabricant de vannes à opercule, puis un acteur de la robinetterie. Grâce à ces acquisitions, j’ai créé REG Technology. Puis nous avons cherché à grossir », rapporte le dirigeant.

Cinq acquisitions en cinq ans

Ces cinq dernières années, l’industriel a multiplié les acquisitions dans les Hauts-de-France, une stratégie qui lui a permis d’atteindre une taille bien plus importante, jusqu’à devenir un groupe, baptisé REG et basé à Haubourdin (Nord). « Il y a encore trois ans, notre chiffre d’affaires était de 5 M€, avec 36 salariés. En 2019, nous allons atteindre les 20 M€, avec 140 collaborateurs », compare Marie-Eve Pennel, qui dirige le groupe aux côtés de son mari depuis douze ans. REG détient cinq entreprises, qui opèrent pour des industriels partout dans le monde. La première née, REG Technology, réalise de la robinetterie industrielle. En 2014, le groupe s’est doté de SHCI, près de Maubeuge (Nord), acteur dans les constructions industrielles de grande taille. En 2016, il a repris Airmat Technology, à Lens (Pas-de-Calais), qui réalise des arbres extensibles et mandrins. Puis il a racheté, en 2018, la société Distrimix à Lens, fabricant de centrales à béton.

Mais ce sont les deux dernières acquisitions, finalisées il y a quelques mois, qui ont marqué un tournant. « Nous sommes vraiment passés en mode groupe. Avant, nous n’osions pas utiliser ce terme. Nous avons une vision différente et revisitons nos process en conséquence, d’autant que je m’investis désormais dans le Medef Hauts-de-France, dont j’ai pris la présidence début juillet », affirme le dirigeant. Ces acquisitions récentes portent sur la société Woti, près de Lens, qui a intégré REG Technology. Reprise avec 8 salariés, pour un montant de 400 000 €, Woti fabrique des têtes de puits pour l’industrie du pétrole. Elle devrait réaliser en 2019 un CA compris entre 500 000 et 1 M€, qui sera intégré à celui de REG Technology (5 M€ prévus en 2019). L’autre reprise, c’est celle de la société Chaumeca, voisine de REG, pour un montant de 1,5 M€. La PME, qui propose des solutions intégrées de traitement de l’air et du gaz, devrait réaliser cette année un CA de 4 M€.

Maintenir l’industrie dans les Hauts-de-France

Si REG est en plein développement, reprendre une entreprise n’est pas un long fleuve tranquille. « Le process est long », explique Patrice Pennel, « Quand nous regardons une cible, le dossier met entre six mois et un an pour aboutir. » La reprise de SHCI, en 2014, a prouvé que la croissance par acquisitions n’est pas forcément simple. « Quand nous avons repris SHCI, elle réalisait un CA de 200 000 € et affichait de bonnes perspectives. Nous y avons investi 300 000 € et les deux années qui ont suivi, SHCI n’a réalisé aucun chiffre d’affaires… Nous pensions que c’était fini et cette année, soit quatre ans après la reprise, les commandes arrivent. Nous sommes en pleine production pour y répondre… Cette absence d’activité était liée au retard pris par le grand carénage d’EDF », explique le dirigeant.

Ce qui motive Patrice et Marie-Eve Pennel à poursuivre dans cette voie, c’est la volonté de « maintenir l’industrie dans les Hauts-de-France ». Le groupe REG jette son dévolu sur des entreprises industrielles en difficulté, qu’il reprend à la barre des tribunaux de commerce, pour les redresser. « Notre objectif, c’est que chaque société reprise atteigne au moins l’équilibre la première année », précise le dirigeant. Chaumeca en est un bel exemple : « Nous étions le seul repreneur en lice pour cette société. Le précédent dirigeant a réalisé une erreur stratégique en s’orientant trop vite vers le biogaz, au détriment des activités traditionnelles de l’entreprise. Nous avons repris 23 salariés, embauché deux autres personnes et les premiers chiffres dont encourageants, même si la remise en marche de cette société est complexe ». Le tandem reconnaît par ailleurs qu’il lui serait impossible de fonctionner autrement. « J’ai un profil d’entrepreneur, j’ai tendance à foncer tête baissée, lance Patrice Pennel en souriant, tandis que Marie-Eve est une bonne gestionnaire. Nos profils sont complémentaires : je prends des risques, elle met de l’ordre. C’est parfait pour mener des acquisitions, mais cela n’aurait pas fonctionné avec une croissance uniquement organique ».

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