Jusqu’où ira le groupe Mary ? Depuis 2020, le groupe de distribution automobile Mary, dont le siège social est basé à Lisieux (Calvados) a multiplié les ouvertures de magasins et les rachats de concessions. L’entreprise compte aujourd’hui une centaine d’établissements, dont 72 concessions automobiles dans les cinq départements normands mais aussi dans la Sarthe, l’Eure-et-Loir, l’Oise, la Somme, le Pas-de-Calais et l’Aisne. Le groupe normand dispose d’un portefeuille de 16 marques et emploie 2 084 salariés pour un chiffre d’affaires dépassant le milliard d’euros en 2023. Il a distribué 38 000 véhicules en 2022 (15 000 neufs et 23 000 d’occasion) et plus de 40 000 en 2023.
"L’objectif ne réside pas uniquement dans la croissance du chiffre d’affaires, ni de devenir le plus gros distributeur automobile de France. L’important est d’assurer la rentabilité et donc la pérennité de l’entreprise. Aujourd’hui, notre groupe possède son propre immobilier et son activité est saine", explique Victor Mary, directeur marketing, informatique et du pôle cycles.
Intégrer des offres complémentaires
Avec pas moins de quatre rachats de concessions en 2023, le groupe Mary poursuit sa vague de croissance. Dernière acquisition en date, au début de l’année 2024 : à Rouxmensil-Bouteilles, près de Dieppe, avec l’intégration d’une concession Opel, Hyundai, Suzuki et Isuzu. "Nous étions déjà distributeurs des marques Opel et Hyundai depuis 2021. Avec cette acquisition, Mary Automobiles consolide sa position et élargit son offre grâce à deux nouvelles marques japonaises, Suzuki et Isuzu", commente Victor Mary.
"Notre objectif est d’arriver à vendre un véhicule quatre fois jusqu’à sa fin de vie"
Tout est une question d’opportunités. "Nous sommes dans un secteur d’activité qui compte de nombreuses entreprises familiales, et la pyramide des âges fait qu’il y a beaucoup de dirigeants qui cèdent leurs affaires. Nous nous intéressons aux sites selon deux critères : la complémentarité de l’offre et la cohérence géographique qui impose que l’on reste proche de nos équipes", explique le directeur qui reconnaît avoir refusé des opérations de croissance externe dans le sud de la France ou l’est parisien, jugées trop éloignées des bases du groupe.
L’entreprise normande cherche aussi à imposer sa présence dans toute la chaîne de valeur automobile, depuis la vente du véhicule neuf jusqu’à son recyclage : "Notre objectif est d’arriver à vendre un véhicule quatre fois jusqu’à sa fin de vie et sa transformation en pièces détachées chez Mary Recyclage où nous traitons plus de 3 500 véhicules par an", fixe Victor Mary.
Suivant sa stratégie de diversification, "pour ne pas mettre tous les œufs dans le même panier et amortir le risque", le groupe a également développé des pôles motos (Mary Moto à Caen) et vélos (Cycles Deauville) auxquels s’ajoutera un nouveau pôle de cycles au Havre en ce mois de mars.
Père et fils sur le terrain
Mettant l’accent sur la transmission du savoir et la formation, le groupe Mary souhaite aussi booster en 2024 sa "Mary Académie", centre de formation des alternants mais aussi des collaborateurs du groupe tout au long de leur parcours professionnel : "Nous employons deux cents alternants en moyenne chaque année", précise Victor Mary, "l’objectif étant de former la génération de demain à tout notre panel de métiers".
Fondateur du groupe en 1992, François Mary, âgé de 62 ans, n’a toujours pas raccroché sa casquette de PDG et se montre plus que jamais opérationnel sur le terrain avec ses deux fils : Victor (31 ans) et Charles (28 ans), qui vient d’intégrer l’entreprise comme directeur adjoint du directeur commercial Peugeot de Caen. "Le passage de flambeau n’est pas à l’ordre du jour, du moins pas avant quelques années. Une succession, c’est compliqué, il faut prendre le temps…", reconnaît Victor Mary, "à trois, nous pouvons nous partager le terrain et rester proches de nos collaborateurs. Nous, les fils, devons gagner notre légitimité auprès des équipes !"
