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Le groupe industriel Airflux intègre la PME Chaumeca pour donner naissance à une ETI
Lille # Production et distribution d'énergie # Fusion-acquisition

Le groupe industriel Airflux intègre la PME Chaumeca pour donner naissance à une ETI

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À Lille, le groupe Airflux, qui loue et vend des solutions de production d'air comprimé à des industriels, poursuit sa croissance grâce au rachat à 100 % de la PME lilloise Chaumeca, fabricant de matériel de traitement d'air ou de gaz comprimé.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Le groupe lillois Airflux, spécialisé dans la location-vente d'équipements de production d'air comprimé et services associés, vient d'intégrer un de ses fournisseurs historiques : la PME Chaumeca, basée à Haubourdain. Dirigée depuis 2011 par Rémy Rochard, celle-ci conçoit et fabrique du matériel de traitement d'air ou de gaz comprimé. Un rapprochement qui s'inscrit dans une stratégie de croissance.

Une taille critique

Suite à cette opération, le groupe Airflux devient une ETI qui affiche un chiffre d'affaires de près de 55 millions d'euros, avec quelque 250 collaborateurs. Une taille qui lui apporte une « crédibilité auprès des clients mais aussi des financeurs », souligne Serge Boutry, président d'Airflux. Avant cette acquisition, le groupe Airflux réalisait un chiffre d'affaires de 40 millions d'euros, avec 200 salariés. De son côté Chaumeca affichait un chiffre d'affaires de près de 10 millions d'euros, avec 46 collaborateurs. « Notre objectif pour l'année 2017 est de dépasser les 55 millions de chiffre d'affaires et à l'horizon 2021, il s'agit d'approcher les 100 millions d'euros, avec un point bas à 85 millions », annonce Rémy Rochard, devenu vice-président et directeur général du groupe Airflux dans le cadre de ce rapprochement. Car si Serge Boutry reste majoritaire au capital d'Airflux, il compte se désengager de l'opérationnel dès la fin de cette année. Cette intégration est donc aussi l'occasion de passer la main, tout en conservant pour le groupe le statut « d'entité régionale indépendante », souligne le président.

Les axes de croissance

Aujourd'hui, le groupe Airflux est « un petit parmi les gros et un gros parmi les petits », sourit Rémy Rochard. Un positionnement atypique qui lui permet de se faire une place parmi sa clientèle d'industriels (ETI et grands groupes). Et pour donner corps à ses ambitions de croissance, le groupe Airflux mise sur deux principaux axes de développement. D'un côté, les services intelligents s'inscrivant dans l'économie de la fonctionnalité : « Nous pouvons par exemple mettre à disposition une installation complète de production d'air comprimé chez le client qui, en échange, nous achète l'air comprimé au mètre cube », explique Serge Boutry. L'autre axe fort de développement sera l'intelligence énergétique : le groupe Airflux va connecter les installations afin de récupérer de la data, le tout pour optimiser la consommation d'air comprimé, qui est une énergie pour les industriels et « qui coûte historiquement cher », commente Serge Boutry. C'est dans cette optique qu'Airflux est entré en 2016 au capital de la start-up parisienne Metron, spécialisée dans l'efficacité énergétique, à hauteur de 25 %. Enfin, le développement va s'appuyer sur les compétences complémentaires des deux entités. Airflux apporte au nouvel ensemble un réseau commercial de 25 agences en France, fruit de plusieurs opérations de croissance externe, ainsi qu'une expertise en services. De son côté Chaumeca apporte un potentiel technologique, un élargissement de l'activité de l'air comprimé vers le gaz et un pied à l'international où la PME réalisait depuis 2011 entre 25 et 50 % de son chiffre d'affaires, en Europe, au Canada, en Afrique, au Moyen-Orient, en Inde, en Chine et dans les pays russophones. « Nous allons réfléchir à internationaliser tout ce qui peut l'être », indique Rémy Rochard.

Un nouveau souffle pour Chaumeca

Avant cette opération, le groupe Airflux était rentable. De son côté, Chaumeca a connu trois années difficiles, impactées par l'arrêt des investissements dans le pétrole et le gaz. « Au lieu d'adopter une stratégie de crise, j'ai conservé l'ensemble des forces vives de l'entreprise et j'ai continué à investir en R&D et dans des technologies », relate Rémy Rochard. Il poursuit : « Pendant trois ans, il n'y a pas eu de retombées mais ces six derniers mois, nous avons eu en prises de commandes l'équivalent de trois années d'ingénierie. Avec une telle croissance, je n'aurais pas pu poursuivre seul. J'aurais pu m'associer à des fonds, mais j'ai trouvé plus intelligent de faire une alliance avec un industriel ».

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