Quel est le point commun entre un médecin perdu dans ses démarches administratives en ligne et un chercheur d’emplois noyé sur des sites de recrutement ? Simplement le besoin d’un coup de pouce pour se débrouiller dans un monde numérique qui évolue à toute vitesse. C’est pour répondre à ce type de besoin que Pop (100 collaborateurs, 7 M€ de chiffre d'affaires attendus en 2022) œuvre. À la faveur de la crise Covid, période révélatrice des fractures numériques de notre société, l’entreprise solidaire d’utilité sociale (Esus) fondée par Emmanuel Vandamme a pris un grand coup d’accélérateur.
Afin de répondre à une demande croissante des entreprises en ce sens, Pop vient de lever 1,1 million d’euros auprès de la Banque des Territoires et d’Autonomie & Solidarité. “Au-delà des collectivités, acteurs publics et parapublics, nos offres intéressent de plus en plus les entreprises pour des besoins de formations directes. Nous avons développé une approche pédagogique innovante par “le faire”, agile et joyeuse qui se prête par exemple à l’apprentissage d’une culture numérique”, détaille le dirigeant. Un chargé de partenariat renforce depuis peu l’équipe pour structurer cette activité.
Une entreprise, cinq activités
“Le numérique amène avec lui des changements sociétaux qu’il s’agit d’accompagner pour que le numérique soit un facteur d’émancipation, explique Emmanuel Vandamme. Pop s’est construit à partir de cette intention, via des rencontres qui ont amené une offre de cinq services”. D’abord en médiation et sensibilisation avec les Pop Café, puis en insertion avec les FabNum, ces fabriques numériques présentes à Gonesse et Marcq-en-Barœul, où Pop remobilise des personnes éloignées de l’emploi via le numérique. Avec Pop School, 15 fabriques, en Hauts-de-France, Île-de-France, Normandie, Grand Est et Paca, forment de manière inclusive et innovante aux métiers du numérique. Enfin, le savoir-faire de l’écosystème Pop se déploie avec Up, l’offre de design de politiques publiques et d’innovation sociale et numérique, puis avec les Assembleurs, dédiés à accompagner les acteurs, publics comme privés, au déploiement de stratégies d’inclusion numérique dans les Hauts-de-France.
Modèle inédit
Pour Emmanuel Vandamme, il s’agit désormais de consolider sa société qui a triplé ses effectifs ces 18 derniers mois pour atteindre une centaine de collaborateurs. Son chiffre d’affaires attendu pour 2022 est de 7 millions d’euros contre 6 millions en 2021. S’il souhaite renforcer sa présence dans les régions où il se situe déjà, il avoue ne pas avoir de plan de développement. “Notre objectif est de répondre à un besoin, en nous adaptant à chaque territoire”, explique celui qui a fondé un modèle assez inédit. Ces projets naissent souvent d’un dialogue avec une collectivité locale, une association ou un tiers payeur (OPCO, Région). “Nous répondons alors à un appel à projets qui permet de tester une idée et de résoudre un besoin social”. À titre d’exemple, la Région Hauts-de-France finance un pass numérique à destination des plus fragiles pour lutter contre l’illectronisme. Il est alors possible de l’utiliser dans un Pop Café pour répondre aux soucis numériques du quotidien.
