Facebook, TikTok, Instagram, Waze, Deezer… Hippolyte-rh est spécialisée depuis sa création, en 2020, dans le recrutement sur les médias sociaux. Basée à Amiens (Somme), cette start-up de 30 salariés revendique un chiffre d’affaires (non communiqué) multiplié par trois chaque année. Elle compte près de 500 clients : des entreprises françaises de plus de 1 000 salariés. Elle leur propose un système d’abonnement annuel, ou de forfait mensuel, pour répondre à leurs besoins de recrutements, via les réseaux sociaux. Pour aller plus loin, elle vient d’enrichir sa solution, en mêlant l’intelligence artificielle à la partie.
Attirer les talents avec un chat bot
Présente sur une quinzaine de médias sociaux, Hippolyte-rh met en ligne les annonces d’emploi, via des encarts publicitaires. Le candidat intéressé peut alors cliquer et discuter avec un chatbot. Cette méthode permet de toucher des candidats potentiels qui ne sont pas habituellement identifiés par les services RH classiques. Sur Waze, par exemple, l’utilisateur itinérant a accès aux annonces dans le secteur où il se trouve. "Cela permet de cibler des candidats pour nos clients en recherche de chauffeurs, des métiers très tendus", explique le dirigeant, Gauthier Bailleul. L’équipe d’Hippolyte-rh est ensuite chargée de préselectionner les profils pour les transmettre aux clients.
Depuis quelques mois, un nouvel outil vient s’ajouter à cette méthode de recrutement : l’intelligence artificielle (IA). L’idée est née en fin d’année dernière, suite au lancement de ChatGPT, le générateur de texte par IA. "Il ne fallait pas rater ce virage. Nous avons arrêté tous nos autres développements, pour nous concentrer à 100 % sur cette nouvelle offre". L’équipe de développeurs de la start-up s’est étoffée et une personne spécialisée dans le domaine a été recrutée.
Une solution en trois étapes
L’IA générative de textes est utilisée dans trois étapes du recrutement. Les candidats potentiels étant ciblés sur les réseaux sociaux, "il fallait que les offres d’emploi, qui font souvent plusieurs lignes, soient plus lisibles car lues sur smartphone. Nous retravaillons donc toutes les annonces de nos clients, via l’IA, pour les rédiger à nouveau, de manière plus fluide, plus sympa". Puis, la candidature est enrichie, "selon le poste, nous allons générer des questions de préqualifications à poser au candidat, comme des questions très précises sur le secteur d’activité. Cela permet un recrutement sans CV". Enfin, une synthèse de la candidature est générée via l’IA, en 10-15 lignes. "Tout est relu par mon équipe, donc nous sommes à moins de 2 % d’anomalies, précise le dirigeant, ensuite, tout revient au recruteur : c’est une recommandation, pas une décision".
Cette nouvelle offre a d’abord été testée auprès de la SNCF en mars dernier, avant d’être élargie à tous les clients. "Il n’y a pas eu de réticences, car les recruteurs comprennent qu’ils auront le dernier mot. Cet outil leur permet d’être plus efficaces dans la sélection des profils et surtout, de gagner du temps dans le traitement des candidatures qui peuvent être massives". Depuis sa création, la start-up est de plus en plus sollicitée pour trouver des candidats dans des secteurs en pénurie de main-d’œuvre, "notamment les techniciens de maintenance, la restauration, la logistique, l’aéronautique."
