Depuis sa création en 2013, Econox s’est fait la partenaire privilégiée des acteurs de la récupération des déchets. Ses containers et bornes de tri, dont les plus connus sont sans doute ceux permettant au Relais de collecter les textiles usagés, sont imaginés et fabriqués sur mesure pour ses clients. Une demande qui évolue sans cesse, au gré de l’apparition de nouvelles filières de recyclage, ou de nouveaux besoins. Ainsi, après avoir imaginé un bac destiné aux salons de coiffure, pour la récupération des cheveux, désormais utilisés pour la fabrication d’engrais et la dépollution marine, l’entreprise installée à Bierne, près de Dunkerque, s’est lancée sur un sujet brûlant, le traitement des déchets liés au Covid-19.
La collecte des masques usagés
« Il y a très clairement un besoin pour la collecte des masques usagés, qu’on voit désormais un peu partout dans les rues. Cela pose à la fois un problème sanitaire et de pollution. Nous avons mis au point un container qui permet de collecter ces masques en toute sécurité, pour qu’ils puissent ensuite être recyclés, voire désinfectés puis réutilisés », détaille Christophe Demassiet, le dirigeant d’Econox. Stoppé dans son élan par le confinement, le dirigeant met depuis les bouchées doubles, avec sa quarantaine de salariés, pour rattraper le retard accumulé et sans doute même, faire mieux que prévu. « Nous avons réalisé 3,4 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019, et nous tablions sur 5,4 millions en 2020. Mais vu la tournure des événements, on atteindra plutôt les 6 millions d’euros cette année, malgré la pandémie », calcule-t-il.
Production de fioul et de méthane
Revendiquant la « multi-activité » d’Econox, qui l’amène à ouvrir différents chantiers à la fois, Christophe Demassiet n’en perd pas de vue le projet sur lequel il travaille depuis plusieurs années maintenant. D’abord annoncée pour le mois d’avril, la mise en place d’un démonstrateur de pyrogazéification, sur un terrain à proximité du site d’Econox, a été décalée, à cause du confinement, à ce mois de septembre. Cet incinérateur mis au point et breveté par la PME devrait permettre de produire du fioul domestique, voire du méthane, à partir de tous types de plastiques, à l’exclusion du PVC.
Le procédé, incluant le tri, le lavage et le broyage de plastiques, y compris de pneus usagés, devrait répondre à une double problématique, estime Christophe Demassiet : « D’un côté, on croule sous des plastiques qu’on a du mal à recycler, et qui finissent, dans le meilleur des cas, enfouis. De l’autre, on a des collectivités qui se chauffent encore beaucoup au fioul, et qui doivent payer pour retraiter leurs déchets plastiques et pour se fournir en carburant. Nous leur proposons un équipement qui leur permettra de produire elles-mêmes leur fioul, à partir de leurs propres déchets. Pour une grosse collectivité, traitant 24 000 tonnes de déchets par an, cela peut représenter une économie de 3,6 millions d’euros par an, », assure Christohe Demassiet. Accompagné par Bpifrance, le dirigeant a investi environ 300 000 € pour développer son idée et mettre en place le démonstrateur qui devrait lui permettre d’en tester la viabilité, avant de commercialiser son installation.
