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Dans les Hauts-de-France, la filière logistique se structure
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Dans les Hauts-de-France, la filière logistique se structure

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Face à une filière logistique qui monte en puissance depuis plusieurs années, les Hauts-de-France affichent de fortes ambitions. Pour que la région s'impose dans ce secteur, elle doit toutefois relever deux défis de taille : l'un lié à l'emploi, et l'autre à la décarbonation de la filière.

Dans les Hauts-de-France, la filière logistique matérialise ses ambitions par l'arrivée d'une Cité internationale de la logistique, représentant un investissement de 40 millions d'euros — Photo : Pixabay - CC0

La logistique n’a cessé de prendre de l’importance, ces dernières années, dans les Hauts-de-France. Rien d’étonnant dans une région qui possède la première façade maritime de France (un quart du trafic maritime mondial passe par le détroit du Pas-de-Calais), un bassin de 80 millions de consommateurs dans un rayon de 300 km, et qui s’apprête à accueillir une infrastructure de taille : le futur Canal Seine Nord Europe.

La logistique représente 144 000 emplois dans les Hauts-de-France, soit 11 % de l’emploi salarié privé de la région. Elle compte près de 2 000 décideurs et possède près de 16 % du parc français de bâtiments logistiques. Cette filière affiche donc un certain poids en région, mais "ça ne suffit pas", commente Philippe Hourdain, président de la CCI Hauts-de-France. Les ambitions font fortes et, pour les concrétiser, la filière doit poursuivre sa structuration, ce qui se fera avec la Cité internationale de la logistique. Ce futur équipement va notamment permettre de répondre à deux enjeux de taille : l’emploi et la décarbonation de la filière.

40 millions investis

La future Cité internationale de la logistique a été conçue pour aider les entreprises régionales à mieux piloter leurs flux, mais aussi à se projeter dans l’avenir. Elle doit voir le jour en 2023 à Dourges (Pas-de-Calais), au terme d’un investissement de 40 millions d’euros. La maîtrise d’ouvrage est assurée par la CCI Hauts-de-France et les cofinancements sont en cours d’instruction.

Une première phase de 20 millions d’euros donnera le jour à trois équipements phare, d’ici 2023. D’abord, une école qui formera chaque année 500 personnes : opérateurs, techniciens et managers de logistique multimodale et de la supply-chain. Ensuite, un centre d’innovation technique et, enfin, un incubateur de start-up, pour penser la logistique "verte" et réinventer la filière. La deuxième phase consistera en la création d’un parc d’affaires dédié aux entreprises de la logistique, avec une commercialisation jusqu’en 2030.

L’emploi : un enjeu majeur

Vecteur d’innovation, ce futur équipement va donc apporter des réponses aux grands enjeux de la filière. D’abord la décarbonation, car la logistique représente 35 % de l’empreinte carbone. Face à l’accélération de l’e-commerce d’une part et à l’urgence climatique d’autre part, la filière doit donc se réinventer, "en intégrant toutes les problématiques du développement durable dans la chaîne, depuis la conception des emballages jusqu’au transport, en passant par la construction des entrepôts aux normes HQE", souligne Philippe Hourdain.

L’autre enjeu majeur que la logistique doit relever est celui de l’emploi. "Il faut casser les représentations actuelles de la logistique, commente Laurent Desprez, directeur du pôle d’excellence régional Euralogistic. C’est un secteur méconnu, au même titre que l’industrie ou le BTP. Nous devons faire découvrir aux jeunes la palette des métiers, qui ont beaucoup changé ces dernières années, les formations pour y accéder et les évolutions de carrière possibles".

Un premier pas a d’ailleurs été franchi début mai, sur le campus Euralogistic, situé à Dourges, dans le Pas-de-Calais. En lien avec Pôle Emploi et après un investissement de près de 400 000 euros, un "escape game" présentant la logistique de manière ludique a été créé sur le campus. "Il va permettre de repérer les personnes ayant une appétence pour la logistique avant de lancer des formations, afin de limiter les abandons", complète Laurent Desprez. Il doit accueillir 1 000 demandeurs d’emploi par an. Un premier groupe pilote est attendu fin mai.

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