Dans la salle blanche, les couturières, emmitouflées de la tête aux pieds, s’affairent autour d’un implant pour la chirurgie du rachis. Un travail minutieux dans un environnement hypercontrôlé. Chez le nordiste Cousin Surgery, 135 personnes produisent des dispositifs médicaux, notamment pour la chirurgie du rachis et la chirurgie viscérale. "Nous produisons chaque année 220 000 implants textiles chirurgicaux et nous visons une capacité de 300 000 d’ici trois à quatre ans", ambitionne François Tortel, président de Cousin Surgery, basé à Wervicq-Sud (Nord), à la frontière belge.
De 480 à 1 000 produits par jour
La PME, qui réalise 30 millions d’euros de chiffre d’affaires, veut aujourd’hui monter en puissance. Elle bénéficie du soutien du plan France Relance à hauteur de 1,9 million d’euros sur un investissement global de 5,9 millions d’euros destiné à faire évoluer son process industriel. Une nouvelle salle blanche de 100 m2 supplémentaires est, par exemple, en cours de construction pour augmenter sa capacité de production. L’occasion de relocaliser une partie du tricotage, jusqu’à présent exécutée aux États-Unis.
Par ailleurs, le dispositif de nettoyage à l’éther évolue vers un procédé au CO2 grâce à l’acquisition d’une nouvelle machine. Des investissements qui permettront de mieux maîtriser la chaîne de fabrication.
Pour pousser les feux, Cousin Surgery a détricoté son process pour mieux l’optimiser. En employant de surcroît le lean management (méthode d’organisation du travail qui vise à améliorer les performances d’une entreprise), la PME compte passer de 480 produits à 1 000 produits par jour.
Baptisé Cousin Reboost, ce programme, également soutenu par le cluster Euramatérials, permet in fine de renforcer et d’augmenter la capacité industrielle, d’améliorer la traçabilité et d’accélérer sensiblement le développement de l’entreprise.
Porter les futures innovations
"D’ici 2025, nous visons le cap des 40 millions d’euros de chiffre d’affaires", dévoile le directeur général François Henin, qui mise sur l’innovation. Cousin Surgery prévoit de mettre sur le marché deux nouveaux implants d’ici la fin d’année 2023. Fruit de plusieurs années de recherche et développement, l’un d’eux résulte d’une collaboration inédite avec le fabricant régional de protéines végétales Roquette.
Aujourd’hui leader sur les dispositifs médicaux pour la chirurgie viscérale avec 24 % de parts de marché en France, Cousin Surgery réalise toutefois 50 % de son chiffre d’affaires à l’export. On retrouve ses produits très normés en Europe, Asie, États-Unis et Amérique latine, via des partenariats avec des distributeurs spécialisés.
Autre levier, la sous-traitance, qui représente 30 % de son chiffre d’affaires, par exemple pour l’américain Medtronic. Et pour porter cette ambition forte, Cousin Surgery s’appuie sur le groupe Turenne Capital, son actionnaire majoritaire depuis 2019, aux côtés des dirigeants. L’ouverture du capital aux salariés est également dans les tuyaux.
