Nord
Coronavirus : Indelec maintient une partie de ses activités grâce à l'export
Nord # Industrie # International

Coronavirus : Indelec maintient une partie de ses activités grâce à l'export

S'abonner

Si l'industriel Indelec, basé à Douai, a cessé son activité en France en raison de la crise du coronavirus Covid-19, il continue de fabriquer et de vendre des paratonnerres pour des clients étrangers. Grâce à l'export, l'entreprise garde son process de fabrication actif, pour pouvoir remonter en puissance le moment venu.

— Photo : Indelec

Le fabricant de paratonnerres Indelec s’est organisé pour maintenir une partie de son activité dans le contexte de crise liée au coronavirus Covid-19. Face à l’arrêt de la vente de ses produits et services dédiés en France, l’industriel s’appuie désormais sur l’export.

Une dizaine de salariés travaillent actuellement en production sur son site de Douai, où se trouve son siège, contre une centaine en temps normal. Différentes mesures ont été mises en place pour garantir leur sécurité : le respect de distances de sécurité, l’utilisation de masques ou de gel hydroalcoolique, ainsi qu’un nettoyage quotidien des locaux. « Les salariés ont accepté de réaliser ce nettoyage eux-mêmes, afin de limiter les intervenants extérieurs et ainsi le risque de contamination », explique Arnaud Lefort, qui codirige l’entreprise avec son frère. « Même les chauffeurs livreurs qui entrent sur notre site restent désormais à l’extérieur des locaux. »

80 % des produits destinés à l’export

Si l’activité d’Indelec s’est complètement arrêtée en France, elle se poursuit à l’international. « L’export est une vraie bouteille d’oxygène en ce moment », commente Arnaud Lefort. Indelec vend en effet à l’étranger 80 % des paratonnerres fabriqués sur son site de Douai. L’État vient d’ailleurs de lancer un plan de soutien à l’export, pour permettre aux PME de préserver leurs positions à l’international dans le contexte actuel. « Les débouchés à l’export permettent à nos entreprises d’être plus résilientes pour affronter les difficultés actuelles. Le soleil semble d’ores et déjà se lever à l’Est, en Asie », commente Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.

Si certains pays, comme l’Inde, ont fermé leurs frontières à l’Europe, d’autres maintiennent leurs commandes auprès d'Indelec à l’image de pays d’Amérique du Sud, d’Afrique et même de certains pays asiatiques comme l’Indonésie. L’entreprise fait tout de même face à un souci d’un genre nouveau : « Trouver des vols pour acheminer nos produits », indique le dirigeant. « Les tarifs sont parfois multipliés par dix… Et ils sont à la charge du client. Récemment un client en Amérique du Sud a préféré annuler sa commande face à ce surcoût ».

Un redémarrage espéré en France

En France en revanche, l’activité est au point mort. L’industriel y vend en temps normal 20 % de ses paratonnerres, mais aussi toute une palette de services dédiés : pose, maintenance, accessoires, etc. « La France représente donc les deux tiers de notre chiffre d’affaires total », souligne Arnaud Lefort. Ce chiffre s’élevait à 30 millions d’euros en 2019, avec 200 salariés. Le dirigeant espère voir les choses reprendre peu à peu. « Nous sommes notamment dans l’attente des décisions prises dans le BTP », explique-t-il.

Parmi les paratonnerres vendus en France, Indelec en installe le tiers sur des bâtiments en construction. L’entreprise est donc touchée de plein fouet par l’arrêt des chantiers. Les deux autres tiers sont installés sur des bâtiments existants, dans l’industrie ou la logistique (60 % des débouchés), pour des collectivités (20 %) et des bâtiments historiques (20 %). « Là encore, nous ne pouvons pas intervenir tant que les sites de nos clients sont fermés… », regrette le dirigeant.

Garder le process de fabrication actif

Malgré tout, l’activité se maintient. « Sur le mois de mars, nous avons réalisé 70 % du chiffre d’affaires d’un mois normal. Mais c’est surtout la deuxième quinzaine du mois qui a été touchée par cette crise », indique Arnaud Lefort. S’il s’attend à une baisse supplémentaire en avril, il espère pouvoir maintenir un minimum d’activité. « Le monde est vaste et nos marchés sont partout. Notre objectif est de garder le process de fabrication actif, pour remonter en puissance le moment venu. Pour les usines qui sont totalement arrêtées, le redémarrage va être compliqué ».

Nord # Industrie # International