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Coronavirus : en attendant la reprise des chantiers, CER se concentre sur les études
Lille # Ingénierie

Coronavirus : en attendant la reprise des chantiers, CER se concentre sur les études

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LA PME lilloise Conseil Etude Réalisation (CER) a mis tout un pan de son activité en suspens pendant le confinement. Une situation inédite, mais qui se normalise.

— Photo : Benoit Salin

En cette troisième semaine de confinement, Benoît Salin souffle enfin. Après quinze jours passés à « éteindre des feux » pour organiser l’activité de son entreprise dans un contexte totalement inédit, la machine ronronne à nouveau, et CER (Conseil Étude Réalisation) a retrouvé un rythme relativement normal. La PME, qui emploie 8 personnes, a mis en place le télétravail dès le 16 mars. Installés chez eux, pilotés à distance par leur dirigeant qui, lui, continue à se rendre dans les locaux vides de Marcq-en-Baroeul (Nord), les salariés avancent comme ils le peuvent sur les dossiers en cours. Avec une grande inconnue, la reprise ou non des chantiers, dont dépend une bonne partie de l’activité de CER, bureau d’études mais aussi maître d’œuvre sur des réalisations pour des PME, des grands comptes ou des collectivités.

« Heureusement, nous avions déjà effectué notre transition numérique, et nous avions à disposition les outils pour organiser le travail à distance. Malgré tout, le passage au télétravail est loin d’être anodin pour l’entreprise, dont la culture est plutôt celle du contact et de la proximité. Et si le numérique permet d’assurer le travail, rien ne remplace la proximité physique au sein de l’entreprise à mes yeux. Je m’efforce de bien suivre les salariés, même à distance, mais ça fait mal au cœur de voir le plateau vide », s’émeut Benoît Salin, le dirigeant de CER.

Reprise partielle d’activité

Après cette période de mise en place, l’entreprise entame une phase de relative normalisation, avec la reprise de l’activité sur la partie ingénierie, sur laquelle elle réalise un million d’euros de chiffre d’affaires annuel. Faute de chantiers, la PME se concentre sur les études en cours, avec les éléments à sa disposition. Mais même cette activité devient plus compliquée à gérer du fait du confinement, souligne Benoît Salin : « Un de mes collaborateurs a dû procéder à un relevé chez un de nos clients la semaine dernière, ça a été extrêmement délicat à réaliser dans le respect des règles de prévention. » Difficile, dans ces conditions, d’imaginer une reprise rapide des chantiers, s’inquiète le dirigeant, qui craint que le gel des permis de construire décrété par le gouvernement ne génère un engorgement au sortir du confinement.

« Je suis sur un groupe de discussion avec d’autres dirigeants du BTP. Tout le monde a envie de reprendre, mais les craintes sont nombreuses, notamment concernant la responsabilité de l’employeur. Les gens sont très partagés, la controverse est réelle sur ce qu’il convient de faire, ou pas ».

Grands comptes aux abonnés absents ?

Même partiel, le maintien d’activité de CER permet à Benoît Salin d’être plutôt optimiste concernant l’avenir. « Nous montrons à nos partenaires que nous sommes toujours là, et je pense que nous allons sortir renforcés de cette période, et plus agiles. Nous avons appris à fonctionner différemment, c’est bien de savoir que, demain, nous pourrons nous adapter pour faire face à une nouvelle crise, si elle devait survenir, » estime le dirigeant.

Des incertitudes demeurent cependant, sur la capacité des grands comptes à jouer le jeu après des PME en réactivant des partenariats au lendemain de la crise, pour garantir une activité pour tous - pour le moment, la plupart semblent plutôt aux abonnés absents, regrette Benoît Salin. « Je comprends bien qu’un très gros groupe n’a pas les mêmes contraintes qu’une TPE, et que la mise en place du travail à distance, pour plusieurs milliers de personnes, c’est toute une organisation. Mais pour le moment, je constate que ce sont surtout des petits projets qui nous font tenir, et qu’il n’y a pas de baisse de commandes du côté des PME ou ETI par exemple. J’espère que les grands groupes seront bientôt à nouveau au rendez-vous, et se montreront solidaires », pointe Benoît Salin, très actif au sein du réseau Lab Pareto, qui œuvre justement au rapprochement commercial entre les TPE-PME et les grands groupes.

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