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Constructions 3D lance l'impression de son futur site de 4 000 m² en 3D
Valenciennes # BTP # Innovation

Constructions 3D lance l'impression de son futur site de 4 000 m² en 3D

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L'entrepreneur valenciennois Antoine Motte, dirigeant de Constructions 3D et Machines 3D, vient de lancer l'impression de son futur site de 4 000 m² entièrement en 3D. L'investissement consenti est de 2,5 millions d'euros et les travaux s'achèveront en 2022.

— Photo : ESL, le JDE

Fin 2018, l’entrepreneur valenciennois Antoine Motte annonçait la construction de son futur siège entièrement en 3D, à Bruay-sur-l’Escaut (Nord). Le chantier est désormais lancé. Près de 4 000 m² de bâtiments vont ainsi sortir de terre d’ici 2022, dont un siège et près de 1 600 m² d'entrepôt.

Le chantier est lancé

Dirigeant des deux sociétés Machines 3D et Constructions 3D, Antoine Motte est un ancien ingénieur du bâtiment, passionné par les nouvelles technologies et notamment l’impression 3D. Il a mis au point un robot d’un nouveau genre, à mi-chemin entre la grue de chantier et l’imprimante 3D. Cette machine aux allures d’araignée est capable d’imprimer des murs en 3D sur une zone de 265 m² autour d’elle, et sur une hauteur de 10 mètres. Pour prouver à ses futurs clients l’efficacité de sa machine, le dirigeant a eu l’idée d’imprimer ses propres bâtiments en 3D. Le chantier vient de démarrer avec l’impression d’un pavillon de 53 m², qui sera le futur accueil de l’entreprise. Les quatre murs ont demandé chacun 6 à 7 heures d’impression. Si la machine imprime seule et en continu, elle requiert tout de même une supervision humaine. Selon Antoine Motte, il est possible avec cette machine « d’imprimer un bâtiment de 75 m² en 24 heures ».

Vers la vente d’une dizaine de machines par an

Constructions 3D commercialise sa machine auprès des professionnels du BTP au prix de 495 000 € HT, dans un pack comprenant également une station de pompage, un conteneur pour le transport et stockage, un logiciel et une formation. Une autre version de la machine, plus petite, est également disponible pour la formation et la recherche. Celle-ci est commercialisée au prix de 70 000 € HT et a déjà trouvé preneurs auprès de lycées professionnels. « L’objectif est de vendre une dizaine de machines par an », précise le dirigeant. Constructions 3D (4 salariés) est la deuxième entreprise créée par Antoine Motte, qui possède également Machines 3D (13 salariés), un distributeur d’imprimantes 3D. Toutes les deux sont installées pour l’heure à la Serre Numérique de Valenciennes. Ensemble, les deux sociétés réalisaient en 2018 un chiffre d’affaires de 5 M€. Antoine Motte espère que Machines 3D atteindra ce chiffre à elle seule en 2020.

Un complément à la construction traditionnelle

Antoine Motte ne considère pas l’impression en 3D de bâtiments comme concurrente mais « complémentaire » de la construction traditionnelle. Si le futur site de 4 000 m² représente un investissement de 2,5 M€, il est difficile d’estimer selon le dirigeant la différence de coût avec la construction traditionnelle. « Nous avons fait développer un ciment spécifique, qui coûte deux fois plus cher qu’un ciment classique mais nous en utilisons deux fois moins car nos murs ne sont pas pleins », explique le dirigeant. Par la suite, « plus la machine sera vendue, plus le ciment sera produit et plus son prix baissera », souligne de son côté Sylvain Noizet, l’architecte en charge du projet. Antoine Motte envisage aussi par la suite l’utilisation d’autre matière pour l’impression, comme de l’argile ou des matériaux issus de déchets recyclés.

Côté avantages, l’impression de bâtiments en 3D permet de répondre à des chantiers urgents, comme le remblayage d’une route. Les bâtiments imprimés sont moins lourds que les bâtiments classiques, puisque les murs sont creux, mais tout aussi solides. Enfin, l’impression en 3D permet d’introduire des formes complexes dans la construction, sans faire exploser les coûts.

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