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British Steel placé en redressement, le gouvernement se veut rassurant quant au sort d'Ascoval
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British Steel placé en redressement, le gouvernement se veut rassurant quant au sort d'Ascoval

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Les rumeurs qui couraient depuis veille de la reprise de l'aciérie Ascoval par son nouveau propriétaire, British Steel, quant à la santé financière de ce dernier, se sont avérées. Le gouvernement britannique a ordonné le placement en redressement du groupe, a-t-on appris le 22 mai. Bien qu'alarmante, cette mesure ne remet pas en cause l'avenir d'Ascoval, assure le gouvernement français.

Malgré le placement en redressement judiciaire de sa branche britannique, le groupe Olympus, maison-mère de British Steel, réaffirme sa volonté et sa capacité de reprendre l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve. — Photo : Altifort

Décidément, les salariés d’Ascoval en auront vu de toutes les couleurs. Après la défection surprise d’Altifort, le premier repreneur de l’aciérie située à Saint-Saulve, près de Valenciennes, dans le Nord, une solution plus sûre semblait avoir émergé avec le choix du second repreneur, British Steel.

Cette ancienne entreprise publique britannique, privatisée en 1988 avant d’être absorbée par Tata Steel, a été rachetée en 2016 par Greybull Capital, via sa filiale Olympus Steel. Elle était depuis revenue à l’équilibre, et, avec ses 5 000 salariés en Europe et son chiffre d’affaires consolidé de 1,6 milliard d’euros réalisé en 2018, British Steel paraissait un repreneur solide, à même de lancer un projet ambitieux sur son nouveau site français.

Des premières rumeurs la veille de la reprise...

Mais la veille même de la reprise, prévue le 15 mai, des rumeurs sont venues alarmer les quelque 270 salariés d’Ascoval, déjà à bout : British Steel était donné au bord de la faillite par des médias anglais. British Steel y avait opposé un démenti assez sibyllin, reconnaissant dans un communiqué que « des négociations sont en cours avec le gouvernement britannique pour assurer la continuité de son activité et la poursuite de ses investissements en Grande-Bretagne, dans le contexte des incertitudes créées par le Brexit ». En parallèle, le groupe, soutenu par le gouvernement français, réaffirmait sa capacité à reprendre Ascoval dans les délais prévus, les difficultés rencontrées ne concernant que les activités britanniques du groupe.

... confirmées une semaine après

Malheureusement, vérification va pouvoir être faite rapidement. Le 22 mai, une semaine tout juste après la reprise d’Ascoval, British Steel a bien été placé en redressement à la demande du gouvernement britannique, a révélé la BBC, mettant en péril « 5 000 emplois directs et 20 000 emplois indirects », affirme la chaîne anglaise.

Il semblerait pour le moment que seule la branche britannique du groupe soit concernée par cette mesure, et que les autres activités, et notamment celles situées sur le continent, ne soient pas affectées. Une version confirmée par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, dans un communiqué publié le 22 mai : « L’État français maintient son soutien à British Steel Saint-Saulve (ex-Ascoval), dont le plan d’affaire à la reprise ne dépendait pas des activités britanniques du groupe, ni industriellement, ni pour son plan de financement qui n’est pas remis en cause. La maison-mère du groupe British Steel a confirmé sa capacité à mener à bien la reprise d’Ascoval et à apporter les fonds nécessaires dans le calendrier prévu. Nous sommes toujours confiants sur la pertinence de l’intégration de l’aciérie de Saint-Saulve avec les activités européennes de British Steel. »

De son côté, le président de Région Xavier Bertrand et Laurent Dagallaix, à la tête de Valenciennes Métropole, ont conjointement réaffirmé leur soutien au repreneur, alors que la Région a voté, le 21 mai, le déblocage des 12 M€ de prêts promis à British Steel. Xavier Bertrand a néanmoins demandé qu’une nouvelle réunion, rassemblant tous les acteurs, soit organisée à Bercy, pour que British Steel confirme son plan de route, et offre des garanties aux salariés.

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