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Vendée : Le siège français de DB Schenker implanté à 100 % à Montaigu
Vendée # Services # Investissement

Vendée : Le siège français de DB Schenker implanté à 100 % à Montaigu

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TRANSPORT. Positionné sur le transport routier, le fret maritime et aérien ou encore la logistique, DB Schenker France vient de réunir 100% de son siège à Montaigu (Vendée). Huit millions d’euros ont été injectés pour rénover et étendre ses bureaux, afin de réunir les 320 salariés désormais physiquement présents sur le site. Entretien avec Cyrille Bonjean, son président.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Cyrille Bonjean, vous venez d'inaugurer le nouveau siège de Schenker France à Montaigu, pour rassembler l’ensemble des différentes directions nationales. J’imagine qu’il s’agit d’un gros agrandissement… Les travaux viennent de s’achever ?
Cyrille Bonjean : Notre surface de bureaux a été portée de 3.700 m² à 7.250 m², on a donc presque doublé les locaux. S’il n’y a pas eu de nouvelles constructions en tant que tel, d’anciens quais destinés au transport de messageries ont été reconvertis en bâtiments administratifs. Au passage, les anciens bureaux ont été rénovés du sol au plafond. Notre devanture refaite avec une façade en verre décorée d’images représentant différents métiers etc. Après 14 mois de chantier, les dernières finitions se sont achevées fin juin, quelques heures avant l’inauguration.

A combien s’élève l’investissement pour ce chantier ?
Plus de huit millions d’euros ont été nécessaires, tous travaux compris.

Aujourd’hui combien de salariés travaillent au siège ?
Au total, on compte 390 personnes rattachées au siège, en incluant des fonctions « nomades » : des directeurs « volants », des formateurs amenés à se déplacer constamment, des responsables de ventes etc. Physiquement parlant, environ 320 collaborateurs travaillent physiquement à Montaigu.

Aujourd’hui les services de comptabilité, paie et RH au sens large, ou encore l’informatique sont centralisés en Vendée. Reste les directeurs du fret aérien et maritime, ou encore une partie du service logistique qui restent en région parisienne.

A noter qu’entre mai 2015 et mai 2016, plus de 110 personnes ont été recrutées, pour assurer le transfert des services et accompagner notre développement.

Beaucoup de salariés Franciliens vous ont suivis en Vendée ?
Pas vraiment. Peut-être un sur cinquante, pas plus. Pour les autres, on a mis en place un système d’aide au reclassement en interne ou en externe. Il faut savoir aussi qu’il y a du mouvement dans l’entreprise. Chaque année, on dénombre 1.000 recrutements, notamment pour compenser quelque 800 départs, en retraites, des départs volontaires, etc., etc.


Le siège de Schenker-Joyau, la branche du transport routier, se trouvait déjà à Montaigu. Vous y avez adjoint celui de Schenker SA, jusqu’ici basé à Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine (92) , dont Schenker-Joyau était une filiale, après la fusion des deux entités. Pourquoi avoir choisi de tout regrouper en Vendée et non en région parisienne ?
Quand la fusion des deux entités a été réalisée, décision a été prise de ne conserver qu’un seul siège. Or d’un côté, il y avait Schenker SA qui chapeautait le fret maritime et aérien, ou encore l’activité logistique. Et de l’autre effectivement Schenker-Joyau, filiale pilotant tout le transport routier. Vu que cette dernière pilotait 4.500 de nos 6.000 salariés français, avec plus de compétences sur son siège, qu’elle pesait 65% de notre chiffre d’affaires, qu’elle portait l’essentiel des accords salariaux etc., c’était beaucoup plus simple. C’est pour ça que la filiale a absorbé sa société-mère.

Cette décision s’explique-t-elle aussi par une question de coûts, inférieurs en Vendée, comparés à ceux pratiqués en Île-de-France ?
Oui et non. D’un point de vue immobilier et salariale, les coûts s’avèrent certes plus faibles dans l’ensemble, mais ce n’est pas ça qui a motivé notre décision.
Car on rencontre d’autres problématiques en Vendée. Peut-être qu’on peut trouver des employés pour des salaires moindres, mais d'un autre côté, certaines compétences restent plus difficile à trouver ici. Trouver un comptable ou un communicant qui parle bien anglais, par exemple, a été plus compliqué qu'on ne pensait. Alors qu’un bon niveau de langue s’impose, pour pouvoir s’exprimer en étant à l’aise avec les clients et partenaires, pouvoir réussir à négocier, être capable de tenir une discussion professionnel le jour, une discussion plus personnelle le soir…

De quels autres atouts disposent la Vendée ?
De manière générale, le cadre de vie, l’environnement y sont plus agréables. Ensuite, sur un siège parisien, les équipes connaissent un fort turnover, qu’il s’agisse des postes des départements comptabilité, informatique, RH, etc. Là-bas, les salariés sont davantage sollicités pour intégrer d’autres sociétés… Ici on devrait garder plus facilement nos collaborateurs.

Pour qui travaillez-vous dans l’Ouest ?
Dans un rayon proche de Montaigu, on travaille par exemple avec le fabricant de pétrins de boulangerie VMI , les Laboratoires Ponroy, avec le groupe Atlantic, spécialiste du génie climatique à La Roche-sur-Yon, le fabricant de bateaux Nicols à Cholet…

Le transport reste un métier difficile, dont les résultats se situent à des niveaux assez faibles par ailleurs. Comment vont les affaires ?
Je confirme que c’est un métier difficile, ce n’est pas là qu’on trouve les plus grosses marges. Toutefois, on reste en croissance de chiffre d’affaires depuis au moins cinq ans, de 4% à 5% chaque année en moyenne. Et l’on devrait rester sur ce rythme en 2016.

Concernant les résultats, on fait partie des rares transporteurs rentables, notamment sur le secteur routier. Cela s’explique par la taille critique du réseau. Sur la partie messagerie, DB Schenker dispose du plus grand nombre d’agences en Europe. Au total, fret aérien, fret maritime et logistique inclus, le maillage s’étend sur 720 agences, dont 100 en France, tout cela en propre !
Conséquence : si l'on ressent un tassement d’activité d’une région, on peut compenser par l'activité générée sur une autre région. Autre avantage : être adossé à un gros actionnaire comme la Deutsche Bahn, qui correspond à la SNCF allemande, et qui revendique une place de leader européen et de numéro deux mondial du transport et de la logistique... Ce qui nous permet d’investir, comme ces huit millions d’euros injectés à Montaigu. Le groupe restera aussi un soutien si l’activité traverse une moins bonne passe à l'avenir.
Enfin, je considère notre modèle d’organisation comme ultra-performant, comparé à d’autres concurrents.

Vous avez un exemple de cette organisation performante ?
Concrètement, chez nous il y a moins de niveaux de structure, par exemple. On évite le schéma direction- sous direction régional etc., dotée d’assistants à chaque fois au passage. Nos 65 directeurs d’agences sont ainsi tous rattachés directement au patron du transport routier au niveau national, avec chacun une grande autonomie.

Parmi vos prestations, quel type d’activité se porte le mieux aujourd’hui ?
L’aérien se développe beaucoup aujourd’hui. Plusieurs grands acteurs ayant décidé de ne plus vendre de services de livraison par cargo … Par ailleurs, on observe un phénomène de transfert d’activité du transport par mer vers le transport par air. Sur la vente de transport maritime, les affaires se portent en effet moins bien, en raison d’une surcapacité sur les liaisons de porte-containers entre l’Asie et l’Europe. Les prix ont tellement baissé qu’en tant que commissionnaire de transport, on fait moins de bénéfices.

DB Schenker France (Montaigu)
Président : Cyrille Bonjean
6.000 salariés
1,3 milliard d’euros de CA
02 51 45 20 00
www.dbschenker.fr

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